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Serge Harroch, fondateur d’Euclide-Financement

Dans l’inconscient collectif de l’investisseur, l’indicateur de mesure de sa richesse c’est le capital amassé à date (quelle qu’en soit la nature : immobilier, assurance-vie, liquidités…). Cette vision occulte le potentiel insoupçonné du seul moyen d’accélérer cet enrichissement : le crédit.
En effet, le crédit permet d’entrer dans son patrimoine un bien identifié, à une valeur connue et de rembourser l’argent ainsi emprunté sur une durée plus ou moins longue.
Une épargne à l’envers
Si nous prenons un peu de distance par rapport au crédit et que nous raisonnons simplement en termes de flux financiers, le crédit n’est rien d’autre que de l’épargne à l’envers. La banque nous met immédiatement à disposition une somme que nous mettons 20 ans à rembourser au lieu de faire 20 ans d’épargne pour obtenir une somme à terme. Les intérêts du crédit étant comparables au rendement du placement à ceci près que les intérêts sont connus d’avance mais pas les rendements.
En conséquence, emprunter aujourd’hui en fonction de ses ressources, c’est utiliser son pouvoir d’achat pour investir sur l’avenir. Emprunter pour effectuer une acquisition immobilière par exemple, c’est prendre le pari sur 20 ans ou 25 ans que l’immobilier va se valoriser et que l’inflation va finalement faire diminuer la valeur relative de la mensualité payée.
Optimiser son endettement
Cela induit la première conclusion suivante : à mensualité égale, l’allongement de la durée permet d’emprunter plus aujourd’hui, et l’érosion monétaire sur une durée longue nous assure une dévalorisation de nos mensualités futures.
La seconde conclusion intéressante est qu’il faut en permanence être au maximum de sa capacité d’endettement acceptable qui peut être différente d’un individu à l’autre (elle peut donc être différente des fameux 33% généralement admis et surtout acceptés par les banques).
En fonction de son train de vie et du reste à vivre, cette capacité est inférieure à 33% ou 35% pour certains, auquel cas ils limiteront leur pouvoir d’achat dans le temps ou … changeront leur rythme de vie et de dépenses.
Pour ceux qui peuvent investir plus, il faut considérer que l’excédent qu’ils rendent disponible au-delà des 33 % peut constituer une épargne programmée régulière, complémentaire du remboursement du crédit.
Rembourser par anticipation nous appauvrit
Quoiqu’il en soit, cette seconde conclusion nous permet d’entrevoir le constat simple que rembourser ses crédits par anticipation nous appauvrit, en ce sens que nous remboursons avec une somme que nous pourrions investir ailleurs au lieu de rembourser avec une somme qui perd chaque année de sa valeur relative…
