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Quelques évolutions pour votre épargne, pour le budget du quotidien et deux échéances à surveiller : les principales nouveautés de ce mois d'août.

Livret A et LDDS
Le taux de rémunération du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) n’évolueront pas au 1er août, le gouvernement ayant décidé de le bloquer à 3% durant 18 mois, soit jusqu’à fin janvier 2025. En appliquant strictement la formule de calcul dérivée de l’inflation des 6 derniers mois et des taux interbancaires à court terme, ce taux aurait pourtant dû grimper à 4,1% au 1er août.
LEP
Le taux de rémunération du Livret d’épargne populaire (LEP) passera de son côté de 6,1% à 6% à partir du 1er août alors que la formule de calcul, entièrement calquée sur l’inflation, donnait 5,6%. Les pouvoirs publics ont en effet décidé de favoriser l’épargne populaire à travers ce livret sous conditions de ressources. Et pour que les nombreux titulaires qui ont déjà rempli leur LEP au plafond de 7.700 € en profitent, ce plafond va être porté à 10.000 € mais il faudra à priori attendre l’automne pour que cette évolution devienne effective.
Comptes à terme
Le rendement des livrets bancaires et des comptes à terme continue aussi à remonter dans un contexte où les banques attirent de la liquidité sur ces supports. A partir du 1er août, Distingo Bank, filiale du constructeur automobile Stellantis, va par exemple augmenter les taux de ses comptes à terme à 3,1% à horizon 1 an (contre 2,7% auparavant) ou 3,2% à horizon 3 ans (contre 2,9% auparavant).
Suite des remboursements d’impôts
Si vous êtes éligibles à un remboursement d’impôt sur le revenu et que vous n’avez rien reçu le 24 juillet dernier, vous serez crédités par virement sur votre compte bancaire le mercredi 2 août. Il s’agit le plus fréquemment de situations où les prélèvements à la source effectués l’an dernier ont été supérieurs au montant final de l'impôt mais aussi de restitutions de réductions ou crédits d’impôt. Il n’y a pas de règle pour savoir si votre remboursement intervient en juillet ou en août : cela dépend directement de l’organisation de l’administration fiscale.
Légère augmentation de l’allocation de rentrée scolaire
L’allocation de rentrée scolaire (ARS) sera versée le mercredi 16 août 2023 en métropole et dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique, à plus de cinq millions d’enfants et trois millions de familles. Au même titre que les autres prestations sociales, l’ARS est revalorisée annuellement. Après avoir été augmentée de 4% en 2022, l’ARS connaît cette année une hausse plus modeste, limitée à +1,6%. Avec la revalorisation, les montants de l’ARS passent ainsi à 398,09€ par enfant âgé de 6 à 10 ans et enfant plus jeune inscrit en CP, 420,05€ par enfant âgé de 11 à 14 ans et 434,61€ pour les 15-18 ans.
Hausse de 10% des tarifs de l’électricité
Annoncée le 18 juillet, la hausse des tarifs de l'électricité à partir du 1er août est un premier coup de canif au bouclier des prix de l’électricité, qui doit être progressivement levé d’ici à janvier 2025. L’allègement de ce dispositif très coûteux pour l’Etat est apparu plus tôt que prévu alors que Bercy a décidé de donner un coup d’accélérateur à la réduction de la dette publique. Le bouclier tarifaire des prix de l'énergie avait été mis en place en octobre 2021 pour le gaz (avec le gel des prix) et en février 2022 pour l'électricité (plafond à +4%), avant d’être assoupli cette année (+15% puis suppression du bouclier pour le gaz le 1er juillet).
D’après le ministère de l’Economie, cette nouvelle hausse de 10% devrait représenter un surcoût de 160€ par an en moyenne par foyer, mais ce chiffre n’inclut pas la précédente augmentation de 15% du 1er février dernier. Selon l’association UFC-Que Choisir, le surcoût moyen sur la facture d’électricité des Français pour l’ensemble de l’année serait plutôt de l’ordre de 425€…
Déclaration de statut d’occupation des logements
Les propriétaires qui n’ont pas complété la déclaration de statut d’occupation de leurs logements via le service « Gérer mes biens immobiliers » de leur espace en ligne du site des impôts (impots.gouv.fr) ont jusqu'au lundi 31 juillet pour le faire avant de s'exposer à des pénalités. Attention donc si vous ne l’avez toujours pas fait car une amende de 150 € pourra être appliquée à partir du mois d’août en cas de non-déclaration, d’erreur, d’omission ou de déclaration incomplète. Le fisc a cependant indiqué qu’il fera preuve de bienveillance dans un premier temps avec des rappels aux propriétaires.
Fin du ticket de caisse… ou presque
A partir du 1 août, votre ticket de course ne sera plus imprimé automatiquement lors du passage en caisse. L’entrée en vigueur de ce dispositif visant à réduire l’impact écologique de ces impressions (environ 30 Md€ sont imprimés chaque année !) avait été initialement prévue le 1er janvier 2023, avant d’être par deux fois reportée pour laisser plus de temps aux professionnels de développer des systèmes d’affichage numériques en caisse ou de justificatifs dématérialisés (e-mail, applis des enseignes, SMS, QR Code…).
Leur suppression reste aujourd’hui très critiquée par les associations de consommateurs alors que les erreurs d’affichage de prix dans les supermarchés sont devenues très fréquentes, en particulier avec la multiplication des opérations de promotion et des négociations des enseignes avec les industriels, et que la vérification du ticket de caisse numérisé lors d’un achat est moins pratique et systématique. A noter cependant que les consommateurs pourront toujours demander que leur ticket de caisse soit imprimé.
En outre, cette obligation de dématérialisation ne concerne pas tous les achats. Plusieurs catégories de produits échappent à cette nouvelle obligation : équipements électriques et informatiques, articles de sport, appareils photos, produits d’éclairage et luminaires, meubles, montre et horloges, jeux, jouets… Enfin, les tickets de carte bancaire d’une annulation de transaction ou d’une opération de crédits continueront aussi d’être systématiquement imprimés.
Nouveaux seuils de l’usure
Les nouveaux seuils de l’usure applicables au mois de d’août viennent d’être publiés et ils continuent logiquement à augmenter en reflétant la hausse récente des taux d’emprunt. La Banque de France estime d’ailleurs que le taux effectif pratiqué par les établissements de crédit entre mai et juillet pour les prêts de 20 à 25 ans a atteint 4%. Pour les prêts d'une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans, les seuils évoluent de 4,84% en juillet à 5,12% en août. Pour les prêts sur 20 à 25 ans, on passe de 5,09% à 5,33%, soit une forte hausse de 24 points de base (après +41 points de base en juillet).
Les seuils de l’usure correspondent aux taux maximums auxquels les banques ont le droit de prêter, en faisant la somme du taux nominal, de l’assurance emprunteur, des frais de dossier et de caution. D’après les courtiers, il faut en général une marge d’au moins 50 à 60 points de base entre le taux nominal d’un prêt et son seuil de l’usure pour que le dossier soit finançable. Pour des prêts sur 25 ans, ces nouveaux seuils permettront par exemple à des dossiers de passer avec des taux nominaux allant jusqu’à 4,70-4,80%, sachant que certaines banques proposaient déjà en juillet des taux proches de 4,50% sur cette durée et qu’elles devraient continuer à augmenter leurs barèmes durant l’été.
