Pas de retour à l'équilibre du financement des retraites à l'horizon 2030, selon le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites, mais un déficit plus "limité" qu'avant la réforme, qui devrait toutefois continuer de se creuser...

A paraître jeudi, le dernier rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) ne prédit pas de retour à l’équilibre de notre système des retraites à l’horizon 2030. Selon ses projections, l’enveloppe publique consacrée à son financement – légèrement excédentaire l’année dernière et cette année – devrait repasser dans le rouge dès l’année prochaine et pour les six années suivantes à hauteur de 0,2% du PIB, soit 5 à 8 milliards d’euros par an.
Les effets de la réforme (associés aux nouvelles prévisions économiques et démographiques), qui devraient faire passer les dépenses de retraite de 13,7% à 13,5% du PIB en 2030 et faire baisser de 1,5% le nombre de retraités à cet horizon, devraient néanmoins limiter la casse, puisque le déficit pour 2030 était encore attendu à 0,4% de PIB l’année dernière, avant la prise en compte de la réforme.
Un déficit qui continuerait de se creuser
Mais avec des recettes moins importantes, liées principalement à moins d’emplois publics et une évolution des salaires limités (sans prise en compte toutefois de la revalorisation du point d’indice de 1,5% annoncée la semaine dernière), le déficit se creuserait autour de 0,5% du PIB en 2040, et jusqu’à -0,8% en 2070.
Sur France 2 ce mercredi matin, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a déclaré que ce rapport était « bien la preuve qu’avec le président de la République et la majorité, nous avions raison de faire cette réforme. Ce qui explique qu’il y ait un dérapage sur les équilibres financiers, c’est que les pensions de retraite sont revalorisées sur l’inflation et augmentées plus vite que les salaires. Résultat : on a un déficit du régime des retraites qui est sans doute plus élevé que prévu », a-t-il ajouté.
???? "C'est réforme" Bruno Le Maire répond au président du COR qui estime que les comptes resteront dans le rouge en 2030 malgré la #ReformeDesRetraites. #Les4V pic.twitter.com/PTmJIfIrPe — Telematin (@telematin), via Twitter
Du côté du niveau des pensions, le COR anticipe, pour la génération de 1966, une baisse de 1%, mais pour la génération de 1984, un effet positif de +0,9% sur la durée totale de la retraite. Toutes générations confondues, les retraités les plus modestes (1er quartile) seraient gagnants ; la génération 1984, en particulier, profiterait d’un niveau de pension en hausse de 12% sur la durée totale de sa retraite. A contrario, les retraités bénéficiant des pensions les plus élevées seraient pénalisés à hauteur de -1,9% pour la génération 1966 et de -1,1% pour la génération 1984.
