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L'accalmie de l'inflation des produits alimentaires, constatée par l'Insee, se reflète-t-elle vraiment dans les rayons ?

Le répit de l’inflation dans les rayons des supermarchés est encore relatif, montrent les dernières analyses de "paniers de courses" mensuels suivis par les médias depuis que la "crise" du pouvoir d’achat s’est installée.
Après celui de franceinfo/France Bleu, qui avait constaté un tassement du prix de son panier à la mi-septembre, celui de nos confrères du Parisien, établi sur la base de 31 produits de grande consommation au 5 octobre, enregistre une hausse d’un peu plus de 2% à 121,71€ (+2€) par rapport à celui du début de septembre, où il avait baissé d’autant par rapport au mois d’août.
Le ralentissement de l’inflation alimentaire est bien là, constate l’Insee, avec une augmentation des prix annuelle passée à 9,6% au mois de septembre, après +11,2% en août, et encore 12,7% au mois de juillet, mais pour les consommateurs, de fait, les prix continuent de grimper.
Pour les produits du quotidien, l’accalmie observée avait tenu cet été à la baisse de prix de certains fruits et légumes, en raison d’une faible demande liée à une météo capricieuse sur une partie de la France entre juillet et août, ainsi qu’à un ensemble d’opérations promotionnelles (comme sur les pâtes, les huiles ou le poisson) concédées sous la pression de Bercy. Au rayon frais, la demande en berne des consommateurs (-7%) avait également entraîné un petit décrochage des tarifs.
Rebond des fruits et légumes
Le rebond constaté par Le Parisien en ce début du mois d’octobre concerne cette même catégorie de produits, soumise à de forts effets de saisonnalité : plus de 40% d'augmentation pour les tomates en cette fin de saison, +3,8% pour les kiwis, +15% pour les bananes bios, mais -29,7% a contrario pour les endives qui arrivent en nombre sur les étals.
En parallèle, une poignée de variations incongrues apparaissent aussi dans les paniers de course type de ces enquêtes, comme les gourdes de compotes bios de celui du Parisien, à 46,3%, après avoir baissé d’autant le mois précédent !
Des fluctuations observées de plus en plus fréquemment dans les supermarchés sur des produits en général "haut de gamme" et "non essentiels", et sur lequel les distributeurs essaient probablement de récupérer quelques points de marge de façon opportuniste et très ponctuelle, dans une période où certains magasins peuvent facilement enregistrer des variations de prix sur plusieurs milliers de références… jusqu’à deux à trois fois par semaine !
Pas de chute des prix à l'horizon
Mauvaise nouvelle pour les ménages : en dépit de la pression que Bercy s’échine à exercer depuis des mois sur le secteur, l’avancée des négociations annuelles entre la grande distribution et les industriels au mois de janvier prochain n’augure pas de renversement de tendance. Certains distributeurs, comme Leclerc ou Systèmes U, ont déjà annoncé la couleur : pas de baisse attendue à l’horizon de la part des fournisseurs, mais plutôt de nouvelles hausses !
