Inflation alimentaire : l’accalmie se confirme, mais peine à apparaître dans les rayons

Inflation alimentaire : l’accalmie se confirme, mais peine à apparaître dans les rayons

La spirale inflationniste s'essouffle mais les prix à la caisse des supermarchés ne baissent pas pour autant.

Inflation alimentaire : l’accalmie se confirme, mais peine à apparaître dans les rayons
Crédit photo © inflation, supermarché, légumes, bio, climat

Après avoir ralenti à +5,1% au mois de mai, la hausse des prix de la consommation en France a atteint 4,5% en juin, selon les données provisoires de l’Insee publiées ce matin.

Cette accalmie – globalement en ligne avec les projections de l’Institut national de la statistique – résulte d’un repli des prix de l’énergie et d’un ralentissement de l’inflation alimentaire.

Le prix des services progresse « à un rythme proche de celui du mois précédent » et ceux des produits manufacturés accélèrent « légèrement du fait du début plus tardif des soldes d’été cette année » (28 juin).

Ralentissement de l'inflation des produits frais

Passée de +14,3% en mai à 13,6% en juin, l’inflexion de la hausse des prix de l’alimentaire se poursuit, mais pas de façon uniforme : les produits frais qui avaient augmenté de 10,7% le mois dernier, ont repris +11,1% en juin alors que les autres catégories ont marqué le pas, passées de 14,9% en mai à 14% en juin.

« En amont, les prix de production (prix en « sortie d’usine ») des produits alimentaires et boissons se sont repliés sur un mois en mai, et ce pour la 1ère fois depuis janvier 2021. Mais ils restent environ 30 % au-dessus de leur niveau moyen de 2021 », a précisé ce matin sur Twitter Julien Pouget, chef du département de la Conjoncture de l’Insee.

Huile, pâtes et volaille un peu moins chères en juillet

Ce mercredi 28 juin, la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, avait déclaré face aux sénateurs que « dès le 1er juillet », le prix « d’un certain nombre de produits vont baisser visiblement », citant notamment « l’huile de tournesol, les pâtes, la volaille, les produits de snaking, le vinaigre, le thé ».

Si plusieurs marques ont déjà annoncé des baisses de prix – comme Panzani ou encore Danone – la grande distribution continue de dénoncer la résistance des industriels à revenir à la table des négociations.

Grande distribution : des négociations à la marge

Dominique Schlecher, patron de Système U, a regretté sur Radio Classique cette semaine l’absence de renégociations commerciales en cours, « contrairement à 2022. Il y a quelques maigres discussions avec les grandes marques, mais qui ne débouchent pas sur des avancées significatives malgré l'inversion des prix de nombreuses matières 1ères », a-t-il précisé dans un tweet le 28 juin.

Même observation de la part de Michel Edouard Leclerc, qui a appelé le gouvernement à prendre « une disposition qui autorise la renégociation des accords de mars, sinon pas grand-chose ne va baisser… Je le dis à Bruno Le Maire (qui avait menacé, au début du mois de publier la liste des industriels refusant ces renégociations, NDLR) : ça doit baisser de 10%/15%, il faut y aller ! »

D’après l’Institut Circana, l’inflation des produits de grande consommation est en léger recul de 0,1% sur un mois, restant supérieure de plus de 15% sur un an. Cette baisse, une première depuis seize mois, demeure néanmoins quasiment imperceptible pour les consommateurs, car elle ne concerne qu’une minorité de produits – qui ne sont pas le cœur du panier de "première nécessité" - comme l’alcool ou encore les produits d’entretien.

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