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Les prix des crédits à la consommation continuent de grimper.

Pas de répit pour les consommateurs cet été : la hausse des taux d’intérêt s’est poursuivie, et pas seulement pour les crédits immobiliers. Toutes les catégories d’emprunt sont concernées par le cycle haussier des taux, y compris les prêts consos.
Alors que la Banque de France avait évalué le taux moyen de ces crédits (hors crédits renouvelables) à 5,91% au mois de juillet, une nouvelle enquête réalisée par la plateforme Panorabanques a évalué leur taux moyen actuel à 6,6%, en hausse de deux points sur un an, correspondant à une augmentation de 43% - une moyenne derrière laquelle se retrouvent d’importantes disparités de taux en fonction de la nature de l’emprunt (les crédits non affectés sont plus chers que ceux destinés aux travaux ou à l’achat d’un véhicule par exemple), de sa durée, ou encore de l’établissement de crédit (les banques proposent très généralement à leurs clients des tarifs beaucoup plus préférentiels que les sociétés spécialisés).
D’après cette enquête réalisée auprès de cinq organismes spécialisés et d’un échantillon représentatif de la population française, tous les types de prêts à la consommation ont enregistré une hausse quasi-similaire, comprise entre 2,03 points pour les crédits "non affectés" et 2,06 points pour les crédits auto (neufs comme d’occasion).
9.300€ d'emprunt moyen
44% des Français qui font des crédits consommations empruntent moins de. 6 000€, pour un montant moyen accordé, en 2023, de 9.300€. La majorité concerne des prêts non affectés (57%) devant des prêts véhicules (neuf, occasion, moto) à 30%, et des prêts travaux (13% des crédits contractés), rapporte Panorabanques.
Concernant le profil des emprunteurs, les 30-40 ans sont ceux qui souscrivent le plus à un crédit (30%) devant les 40-50 ans (26%) et les 50-60 ans (19%). Les jeunes et les plus âgés y ont beaucoup moins recours (respectivement 12% et 14%).
«En plus d’augmenter les taux, les organismes sont également plus regardants sur les profils des Français qui font un crédit, note Basile Duval, porte-parole de Panorabanques. Dans ce contexte économiquement complexe, il est très important de comparer les différentes offres de crédits afin de trouver le meilleur taux pour son projet. Des alternatives existent comme le microcrédit, la carte bancaire à débit différé ou encore le paiement fractionné ou différé, ce qui peut permettre de résoudre un besoin de trésorerie ponctuel à cause d’un imprévu ou de faciliter un achat », explique-t-il.
Toutes ces alternatives ne sont pas à considérer à la légère. Certaines sont même à écarter dans la mesure du possible.
La carte bancaire à débit différé
Dispositif très connu qui permet de bénéficier d’une avance de trésorerie sur ses dépenses, mais réservés aux rigoureux uniquement : la solution demande d’assurer une bonne gestion de ses finances puisque tous les paiements sont regroupés et prélevés sur le compte en une seule fois en fin de mois ou au début du mois suivant. En outre, les banques n’accordent pas systématiquement ces cartes (un examen de l’état des comptes et revenus est nécessaires), mais Panorabanques note que les établissements mettent de plus en plus en avant les cartes à débit différé, certaines banques la facturant même moins cher que celle à débit immédiat (Banque Populaire du Nord, Crédit Agricole Toulouse, Caisse d’Epargne Auvergne Limousin…).
Le paiement fractionné ou différé (Buy Now Pay Later)
Fortement démocratisée depuis la pandémie de Covid, il est aujourd’hui proposé par la quasi-intégralité des grandes enseignes et des plateformes de e-commerce. « Cela reste une solution très simplifiée pour les clients pour réaliser un achat et ainsi éviter de faire un crédit consommation », considère Panorabanques, mais attention toutefois, ces opérations ne sont pas toujours sans frais : renseignez-vous donc toujours sur leur éventuelle existence avant de vous engager dans ce type d’opérations. Le paiement fractionné, en particulier quand il est proposé gratuitement (un avantage avec certaines cartes de fidélité par exemple) ou à frais limité, est une solution de trésorerie d’appoint très intéressante pour des achats « essentiels » ou imprévu d’un certain montant (électroménager, équipement de la maison).
Et le microcrédit ?
Enfin, si le microcrédit personnel (montants faibles et courte durée d’emprunt) peut être une solution pour les personnes sorties du circuit bancaire, dans la mesure où il échappe aux règles plus contraignantes du crédit à la consommation (niveau d’endettement), ce type d’emprunt est à éviter dans la mesure du possible.
En dehors de dispositifs spécifiques, qui peuvent être conventionnés et proposés dans le cadre de l’accompagnement social, les frais de ces emprunts sont souvent abusifs (taux, frais de dossiers, commissions ?!…) et les procédés - un peu comme le crédit renouvelable – pensés pour être « addictifs ».
Point important : seules les sociétés agréées et répertoriées sur le Registre des agents financiers (Regafi) sont autorisées à proposer ce type d’emprunt, et son coût total, frais de service compris, ne doit pas dépasser « les limites fixées par la prohibition de l’usure », c’est-à-dire qui dépasse le taux maximum légal (taux d’usure, actuellement fixé tous les mois).
