Les escroqueries à la location immobilière touchent aujourd'hui tous les types d'offres et sont de plus en plus sophistiquées. Nos conseils pour ne pas tomber dans le piège.

Les aigrefins ne prennent pas de vacances. Comme chaque période estivale, la presse continue de rapporter témoignages sur témoignages de victimes d’arnaques aux locations de vacances.
Le scénario de la "fausse annonce" est connu et le plus usité : ayant réservé leur séjour sur Internet – et après avoir versé une caution en amont – les malheureuses cibles de ces escroqueries se retrouvent Gros-Jean comme devant : arrivées sur place, le logement loué n’existe pas, leur intermédiaire s’est bien sûr volatilisé avec les centaines d’euros de la garantie versée, et les vacances sont mal parties.
Arnaques en tous genres
D’autres types d’arnaques sont aussi courants : l’annonce/le bien immobilier existe, mais le compte du propriétaire a été piraté ; ou le bien loué ne correspond pas à l’annonce (surface, environnement, équipements, état des lieux…), ou il est déjà loué etc… Les propriétaires eux-mêmes peuvent tomber sur de "faux" locataires (mise en opposition des chèques de location, "détournement" de RIB…).
Si les vieilles ficelles marchent toujours, et que certains comportements ingénus ou imprudents continuent d’expliquer sans doute le succès d’une partie de ces combines, en réalité, à moins de se plier à tout un ensemble de vérifications, personne n’est vraiment à l’abri de tomber dans le piège. Ces dernières années, les méthodes utilisées pour tromper les consommateurs se sont particulièrement affinées.
Depuis la crise du coronavirus, tout un ensemble d’arnaques financières ont proliféré sur la toile, dont celles immobilières, qui ne concernent d’ailleurs pas seulement les locations saisonnières mais touchent aussi les baux de plus longue durée, notamment ceux visant la population étudiante.
Depuis mars 2022, plus de 7.000 plaintes ont été déposées pour fausses locations ont été déposées en ligne sur la plateforme du service public Thesee.
Comment éviter les arnaques à la location ?
Pour se prémunir de ces déconvenues, il est bon de se plier à quelques vérifications d’usage. Même si elles peuvent paraître chronophages, ces démarches vous permettront d’échapper à la grande majorité des pièges tendus sur la toile :
- Soyez sur vos gardes si l’offre se trouve particulièrement alléchante par rapport au prix du marché : l’arnaque n’est jamais très loin de la très bonne affaire ;
- Vérifiez sur Google Maps que l’adresse existe bien et que les photos de l’annonce correspondent à celles du moteur de recherche (Google Streets) ; Sachez cependant que les escroqueries s’étant particulièrement sophistiquées, la vérification de l’adresse et du bien sur Google ne vous écarte pas non plus de tomber dans le piège. De plus en plus d’escrocs utilisent de "vraies" photos volées en ligne pour crédibiliser davantage leurs combines ;
- Le meilleur moyen de s’assurer de la réalité d’une offre de location est d’avoir le bailleur ou l’intermédiaire en ligne : dans l’écrasante majorité des arnaques, leurs auteurs se refusent à communiquer de vive voix.
- De façon générale, évitez les plateformes inconnues au profit de celles réputées ou des agences ; mais là encore, dans tous les cas, ne faites pas l’économie d’un appel téléphonique pour vérifier l’identité de l’intermédiaire : les plateformes ayant pignon sur rue sont loin d’échapper à ce fléau, comme l’a illustrée cette année l’affaire Abritel, le site ayant été condamné en février par la justice à dédommager 60 victimes d’arnaques à de fausses annonces de location publiées sur la plateforme ;
- Pour les envois de pièces justificatives (revenus, CNI…), que les escrocs peuvent utiliser pour usurper votre identité, il existe deux solutions sécurisées : éditez vos copies d’une mention manuscrite "pour location", ce qui les rendra inutilisables à d’autres fins, ou passez par la plateforme nationale dossierfacile.fr qui se chargera de les éditer numériquement à votre place. Toutes les données transférées sur ce site sont automatiquement supprimées au bout de trois semaines d’inactivité.
- Notez également qu'il est normalement interdit de demander un RIB avant toute signature d'un contrat, même si beaucoup d'agences immobilières tendent à le demander dans la constitution d'un dossier de location ;
- Enfin, et c’est le plus important, n'acceptez jamais le paiement d’une caution par envoi d’argent liquide, de mandat cash ou par coupons à acheter dans les bureaux de tabac (comme Transcash par exemple). Privilégiez le paiement par carte bancaire ou virement – qui sont tracés – et sont par ailleurs assurés par votre établissement en cas de déconvenue ;
Si vous êtes victimes d’une arnaque à la location, déposez plainte le plus rapidement possible et signalez-vous sur Internet-signalement.gouv.fr ou à Info Escroqueries (n° vert : 0805 805 817, service et appel gratuits, du lundi au vendredi de 9h à 18h30).
