Le confort d’été, un nouvel enjeu à mieux prendre en compte dans les rénovations de logements

Le confort d’été, un nouvel enjeu à mieux prendre en compte dans les rénovations de logements

Un rapport de la Fondation Abbé Pierre associe cette précarité énergétique liée à la chaleur à une nouvelle forme de mal-logement.

Le confort d’été, un nouvel enjeu à mieux prendre en compte dans les rénovations de logements
Crédit photo © Jon Tyson / Unsplash

Alors que la France vient de connaître ses premiers épisodes de forte chaleur de l’été 2023, les difficultés à maintenir une température confortable à l’intérieur de son logement apparaissent à nouveau.

Un rapport de la Fondation Abbé Pierre associe cette précarité énergétique d’été à une nouvelle forme de mal-logement et formule une série de propositions pour améliorer une situation appelée à s’aggraver avec le changement climatique et les vagues de chaleur extrêmes de plus en plus fréquentes. Les appartements en ville sont bien sûr les plus concernés par cette problématique et en particulier la catégorie des locataires.

Isolation peu performante ou absence de volets

« En été, les passoires énergétiques se transforment en véritables bouilloires. Or, la précarité énergétique est encore largement associée au ressenti du froid dans son logement, et trop peu à l’inhabitabilité liée aux pics de chaleur », souligne la Fondation Abbé Pierre. Et de rappeler que si ces passoires thermiques difficiles à chauffer en hiver se transforment en bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en été, c’est pour des raisons similaires qui renvoient à une isolation peu performante, de mauvaises expositions ou tout simplement l’absence de protections solaires ou de simples volets.

La Fondation Abbé Pierre propose à ce sujet d’inclure systématiquement l’installation de protections solaires dans la liste des travaux embarqués dans le cadre de projets de rénovation d’envergure en copropriété (ravalement de façade, rénovation de la toiture…).

MaPrimeRenov et DPE

De même, l’installation de protections solaires fixes, d’occultants, de brasseurs d’air fixe et de revêtement réfléchissant ou de végétalisation pour la toiture pourraient être subventionnés dans le cadre de MaPrimeRenov / MaPrimeRenov Sérénité, tout en y appliquer le taux de TVA réduit de 5,5%.

Il est suggéré de faire évoluer le diagnostic de performance énergétique (DPE) pour que le confort d’été ne soit plus uniquement une estimation facultative, mais une évaluation obligatoire qui influe sur l’étiquette du logement

Favoriser les couleurs claires

Parmi les autres propositions figurent l’intégration des critères de confort d’été aux caractéristiques d’une rénovation performante, et même aux critères d’attribution des aides ainsi qu’un meilleur financement des matériaux d’isolation thermique présentant un bon déphasage thermique (fibre de bois, liège expansé, laine de bois, ouate de cellulose).

Il est d’ailleurs souligné que des méthodes assez simples comme favoriser les enduits aux tonalités claires peuvent avoir des conséquences importantes. Comme on le voit souvent en Grèce ou au Maghreb, la peinture blanche permet en effet de renvoyer une grande partie des rayons du soleil vers l’atmosphère, et donc de limiter la surchauffe estivale à l’intérieur du bâtiment de façon complètement passive (jusqu’à 6-7 °C pendant les canicules). Il est donc parfois possible de repeindre les toitures des logements en blanc, ou d’installer du gravier pâle sur les toits-terrasses.

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