La performance énergétique des logements devient un critère d’octroi des prêts

La performance énergétique des logements devient un critère d’octroi des prêts
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Certaines banques pourront accorder des taux bonifiés pour les acquéreurs de biens performants ou au contraire exiger davantage d’apport pour les passoires thermiques.

La performance énergétique des logements devient un critère d’octroi des prêts
Crédit photo © Renov-Evolution

Le réseau de courtiers en crédits immobiliers Vousfinancer confirme l’attention grandissante des banques à la performance énergétique des logements, qui peut même parfois s’apparenter à un critère d’octroi du prêt. La lettre du diagnostic de performance énergétique peut donc s’avérer déterminante, à la fois pour les conditions du financement et le taux d'emprunt accordé.

Dans un contexte de baisse des prix immobiliers désormais enclenché en France, les banques préfèrent tout d’abord financer un logement performant car il se revendra mieux et plus vite. Une manière de se protéger de l’incapacité éventuelle des emprunteurs à solder le crédit immobilier en cas de revente forcée.

Apport supplémentaire sur les passoires thermiques

« On constate d’ores et déjà que certaines banques, lors de l’achat un bien avec un DPE F ou G pour une résidence principale, demandent 10% d’apport supplémentaire ou acceptent d’accorder le prêt uniquement si une enveloppe de travaux est prévue, ou si un prêt travaux est intégré dans le financement, ce qui peut peser sur l’endettement. Sur ce type de biens peu performants, certaines banquent ne financent pas plus de 90% de la valeur du bien », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

Reste à vivre

Les établissements bancaires prennent aussi en compte l’impact de l’achat d’un bien au mauvais bilan énergétique au niveau du reste à vivre de l’emprunteur puisqu’un appartement ou une maison considérés comme passoire thermique pourra avoir un fort impact sur le coût des factures de chauffage ou d’électricité. Dans le calcul du prêt accordé, certaines banques pourront ainsi limiter le taux d’endettement de l’acquéreur, en principe fixé à 35% maximum, afin que le reste à vivre soit suffisant pour faire face à des factures énergétiques supérieures…

« La qualité énergétique des biens est une donnée désormais prise en compte par les banques au même titre que les revenus de l’emprunteur ou sa situation professionnelle car elle impacte la liquidité du bien, son prix de revente futur, mais aussi les dépenses contraintes du ménage. Autant de facteurs qui entrent en ligne de compte dans l’évaluation du risque qu’effectue la banque au moment de la prise de décision de l’octroi ou non du crédit », résume Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Taux bonifiés

Dans l’autre sens, l’achat d’un bien neuf, récent, rénové ou même ancien avec un engagement de travaux, permet dans certaines banques de bénéficier d’un meilleur taux. Vousfinancer cite l’exemple d’une banque accordant une décote de 0,10 à 0,30 point de base en fonction du DPE du bien et de l’intégration de travaux énergétiques sur devis au moment de l’acquisition.

Certaines banques peuvent aussi accorder une ligne de prêt complémentaire à des taux bonifiés lors de l’achat d’un bien performant ou de la rénovation énergétique d’un bien qui ne l’est pas : par exemple jusqu’à 50.000 € à 0% (dans la limite de 10% du montant du prêt) pour l’achat d’un bien avec un DPE A, B ou C.

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