Une facture toujours plus salée pour les charges de copropriété

Une facture toujours plus salée pour les charges de copropriété
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L’Association des responsables de copropriété alerte sur l’augmentation générale de ces charges et la forte montée du taux d’impayés.

Une facture toujours plus salée pour les charges de copropriété
Crédit photo © iStock

Sans surprise, le niveau des charges de copropriété a grimpé sur l’exercice 2022, et devrait encore s’accentuer sur la période 2023. Entre l’inflation des charges courantes, l’explosion du prix des énergies et les impératifs de rénovation énergétique, la facture annuelle des charges de copropriété supportée par les ménages a enregistré une augmentation de 4,84% en 2022 pour les copropriétés individuelles, et de 19,54% pour celles chauffées collectivement au gaz, constate l’Association des responsables de copropriété (Arc).

Pour 2023,« cette tendance se confirme fortement puisque les charges augmentent à nouveau de 6,39% pour les copropriétés n’ayant pas de chauffage collectif et évoluent de manière spectaculaire pour celles équipées en chauffage collectif au gaz… atteignant plus de 30% », rapporte l'Arc.

Le niveau de la hausse annuelle sera aussi dépendant des dernières semaines de l'année, avec quand même l’espoir de mois de novembre et décembre cléments côté météo, avec des températures assez douces attendues sur cette période.

L’explosion des prix du gaz, principale source de l’augmentation des charges

Cette augmentation inédite des charges de copropriété est en effet principalement liée à l’inflation spectaculaire des prix du gaz, qui a pu atteindre jusqu’à 700% d’augmentation pour les copropriétés les moins chanceuses (celles dont les contrats sont arrivés à échéance et renouvelés au moment où les cours étaient les plus élevés).

Quant aux autres postes de dépenses, ils n’ont pas non plus échappé à la hausse générale des prix. L’Arc cite pêle-mêle le coût des dépenses liées à l’eau, à l’électricité, à l’ascenseur, à l’assurance, aux honoraires de syndic, sans oublier, bien sûr, les impôts locaux tels que la taxe foncière dont l’échéance tombe ces prochains jours.

« Ainsi, sur l’année 2023, on peut noter une augmentation des charges de plus de 10% sur les contrats d’assurance, d’entretien, d’électricité et d’administration », note l’association.

Conséquence : le taux d’impayés des copropriétés grimpe lui aussi. Sur la seule année 2022, l’ANAH a enregistré une augmentation de 44% de copropriétés ayant plus de 31% de charges impayées, soit 40.000 nouveaux immeubles, faisant passer le nombre à 130.000 copropriétés.

Pour un "Grenelle" de la copropriété

« A défaut d’une prise de conscience des pouvoirs publics, la situation risque de s’aggraver davantage puisque les copropriétaires sont d’ores et déjà asphyxiés par les charges courantes alors même qu’ils doivent financer les travaux d’entretien et de rénovation qui n’ont pas été réalisés depuis ces cinquante dernières années », alerte l’Arc qui appelle à un « Grenelle » de la copropriété pour évoquer « sans tabou, les questions liées à la gestion programmatique des copropriétés, la responsabilité des copropriétaires dans l’entretien de leur immeuble et l’amortissement des équipements collectifs, les possibilités de substitution du conseil syndical, les conditions de travail et de formation des gestionnaires de copropriété, la mise en place de sanctions à l’égard des syndics professionnels qui commettent des fautes. » Un vaste chantier sur lequel elle se penchera à l’occasion de son prochain salon annuel, qui se tiendra les 18 et 19 octobre à l’Espace Charenton à Paris.

bonnes pratiques

L’Arc a listé un ensemble d’actions que les copropriétés ont tout intérêt à engager pour maîtriser le niveau de leurs charges. Pour les consommations énergétiques, qui reste le premier poste de dépenses, sept actions incontournables sont listées :

  • contrôler le bon entretien de la chaufferie collective ;
  • améliorer le réseau de chauffage en réalisant un désembouage ;
  • mieux réguler le réseau de chauffage ;
  • prévoir un indice de chauffe dans la chaufferie à 19° en journée et à 18° la nuit ;
  • prévoir des sondes dans la chaufferie qui adapte les consommations énergétiques en fonction de la rigueur de l’hiver ;
  • réduire la période de chauffe ;
  • bien anticiper la renégociation des contrats de fourniture de gaz.
©2023
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