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Le ralentissement de la production de crédits immobiliers s’est confirmé cet été.

En parallèle de la progression continue des taux d’emprunt, qui pourraient bientôt franchir le seuil des 5%, inédit depuis des années, le volume de crédits à l’habitat hors renégociations est tombé à 10,1 milliards d’euros en juillet 2023, d’après les données de la Banque de France publiées ce lundi 4 septembre.
Sur une base annuelle, le niveau des encours de ces crédits n’a ainsi progressé que de 2,7%, marquant une nouvelle inflexion après +3,3% en juin, lorsque leur volume, à 11,1 milliards d’euros, avait décroché par rapport au premier trimestre où ils s’étaient maintenus dans une fourchette comprise entre 14,4 et 14,5 milliards d’euros.
En annuel glissant, la production des crédits à l’habitat arrive à un total de 178 Md€ entre août 2022 et juillet 2023, contre 235 Md€ pour l’année 2022, et 244 Md€ en 2021.
Ce coup d’arrêt tient principalement à la poursuite de la remontée des taux d’intérêt, qui a rogné fortement le pouvoir d’achat immobilier des Français en quelques mois, excluant une partie des ménages du marché et créant un fort attentisme de la part des acheteurs.
Des conditions d'emprunt difficiles
D’après les courtiers, beaucoup d’établissements bancaires imposeraient toujours par ailleurs des conditions d’accès à l’emprunt difficiles, alors que des craintes relatives à la valorisation des actifs immobiliers se font ressentir, et que les diagnostics de performance énergétique (DPE) pèsent de plus en plus dans l’équation de ces valorisations.
Selon la Banque de France, le taux d’intérêt moyen des crédits à l’habitat, hors frais et assurances, atteignait 3,43% en juillet pour les nouveaux prêts hors renégociations, en hausse de 18 points de base par rapport au mois de juin, et en progression de 123 points de base depuis le mois de janvier (où il s’élevait à 2,2%).
Avec l’évolution des seuils de l’usure, et alors que de nouvelles hausses des taux d’intérêt directeurs des banques centrales pourraient intervenir dans les prochaines semaines, rien n’augure un renversement de tendance d’ici à la fin de l’année. Bien que les stratégies relatives aux prêts immobiliers sont actuellement très variable d’un réseau bancaire à un autre, à l’horizon 2024, les ménages ont peu de chances d’échapper à des taux de crédits atteignant la barre des 5%...
