Loyers : derrière une hausse en moyenne contenue, de fortes disparités

Loyers : derrière une hausse en moyenne contenue, de fortes disparités

D'après l'Observatoire des loyers de Clameur, l'augmentation moyenne des loyers en France est restée cette année inférieure à l'inflation.

Loyers : derrière une hausse en moyenne contenue, de fortes disparités
Crédit photo © iStock

L’Observatoire des loyers de l’association Clameur, enquête de référence du marché locatif privé en France, rapporte que les loyers des appartements ont progressé en moyenne de 3,1% sur un an au 2e trimestre à 14,31€ le mètre carré, et ceux des maisons de 2,02% à 11,94€ le mètre carré.

Dans le contexte actuel, cette hausse apparaît relativement contenue puisqu’elle reste inférieure au niveau de l’inflation, qui atteignait 4,5% en annuel glissant en juin, et même à celui de l’IRL, l’indice de référence des loyers, que le gouvernement a plafonné à 3,5% jusqu’au premier trimestre 2024.

La moyenne nationale cache cependant de fortes disparités, selon la localisation et la surface des logements. Sans surprise, ce sont toujours dans les zones les plus tendues du marché immobilier (Paris, Lyon, Aix-Marseille, Nice…) et pour les petites surfaces que les prix au mètre carré sont les plus élevés. Plus exactement, la hausse moyenne à l’échelle nationale reste inférieure à 1,5% pour les appartements de deux pièces et plus (+1,45% pour les deux-pièces, +1,39% au-delà) alors qu’elle est à 5,38% pour les une-pièce !

Presque 28€ par mètre carré en moyenne à Paris

En matière de localisation, le record de prix est toujours détenu par Paris, avec des loyers qui atteignent en moyenne 27,9€ par mètre carré tout type de surface confondu, et les Hauts-de-Seine à 21,61€, quand les prix restent inférieurs à 8€ dans les départements les moins chers de France (jusqu’à un plancher de 7,24€ en Haute-Loire).

Sur un an, par ailleurs, les augmentations de prix les plus élevées concernent surtout des villes moyennes aux loyers très bas ayant subi un effet rattrapage, comme Saint-Etienne qui enregistre une hausse record du prix des studios de +12,54% (passé à 12,34€, toujours le moins cher parmi les villes métropolitaines), et de 6,83% pour les deux-pièces (passé à 9,05€, là aussi en bas de tableau).

Une inflation essentiellement concentrée sur les T1

A Rouen, les loyers des T1 ont aussi bondi de 12,26% tandis que ceux des surfaces supérieures ont peu augmenté. A Brest, le coup de chaud est globalement élevé pour tous les types d’appartements : 9,4% pour les studios (14,63€), 4,09% pour les deux-pièces (10,71€) et même 5,23% pour les trois-pièces (9,17€).

Reflet de la saturation de la demande, les loyers des une-pièce ont aussi enregistré des hausses de prix importantes dans les zones les plus tendues du pays : +8,73% à Nice, +9,69% à Rennes, et +5% à Paris, où le prix du loyer au mètre carré des petites surfaces frôle désormais les 29€ (28,99€) !

Correction pour les T3 de la capitale

A l’inverse, une petite correction de prix des deux-pièces est observée dans ces zones. Les quelques baisses relevées par Clameur s’apparentent plutôt à une stabilisation des prix : -0,39% dans la Capitale à 21,92€ par mètre carré, -0,18% à Aix-Marseille avec une moyenne de 14,27€, mais quand même -0,89% à Nice à 15,95€ par mètre carré.

Pour les trois-pièces, en revanche, Paris enregistre une correction plus nette de 2,28% à 19,80€, seule métropole à accuser une baisse annuelle sur ce type de surfaces. Ailleurs, la structuration de l’offre locale, très différente d’une ville à l’autre pour les T3, se traduit par une stagnation des prix ou une hausse globalement contenue : les hausses de loyers restent ainsi limitées à Bordeaux (+0,32%), à Lille (+0,41%) ou encore à Strasbourg (+0,33%) mais grimpent à Metz (+8,5%) ou encore à Clermont-Ferrand (+3,47%).

Enfin, pour le marché de la location de maisons, les situations sont aussi très hétérogènes. Les plus fortes hausses de prix concernent Brest (+8,63%), Paris (+5,81%), Toulon (+5,46%) et Rennes (+5,04%). A contrario, les loyers chutent de 14,62% à Nancy. En dehors de ce cas particulier, les baisses de prix enregistrées sont bien moins marquées : -3,36% à Saint-Etienne, -2,48% à Lyon, -2,05% à Grenoble ou encore -0,27% à Bordeaux.

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