La hausse des taux donne un coup d’arrêt à la production de crédits immobiliers

La hausse des taux donne un coup d’arrêt à la production de crédits immobiliers

Les données provisoires de la Banque de France du volume de crédits immobiliers accordés en juin montrent un net fléchissement...

La hausse des taux donne un coup d’arrêt à la production de crédits immobiliers
Crédit photo © Boursier.com

Sans grande surprise, le volume de crédits immobiliers accordés au mois de mai a marqué le pas, mais ce ralentissement semble s’accélérer, montrent les chiffres de la Banque de France, publiés jeudi 6 juillet.

Après s’être maintenus dans une fourchette comprise entre 14,4 et 14,5 milliards d’euros le trimestre précédent, les montants des nouveaux crédits immobiliers se sont tassés à 14,1 milliards d’euros en mai, et devraient plus nettement baisser en juin, à 11,1 milliards d’euros, d’après les données provisoires de l’institution. Soit plus de deux fois moins qu’en juin 2022 - où le volume des crédits immobiliers avait atteint 26,4 milliards d’euros – et représentant une chute de plus de 40% sur le premier semestre 2023.

Alors que les taux de ces emprunts se rapprochent aujourd’hui des 4% sur 20 ans (le taux moyen toutes durées d'emprunts confondus, s’est élevé à 3,08% en juin), et qu’en parallèle, les prix de l’immobilier ralentissent plutôt timidement, les conditions d’accès au crédit sont devenues nettement plus difficiles que l’année dernière pour les ménages, qui ont perdu déjà 18 m2 de pouvoir d’achat en dix-huit mois – d’après une étude de Meilleurtaux, parue courant juin.

Une surreprésentation des primo-accédants ?

En dépit de conditions d’accès à l’emprunt de plus en plus difficile, les primo-accédants – c’est-à-dire les ménages réalisant leur premier achat immobilier – restent par ailleurs fortement représentés, avec un crédit sur deux accordés à cette catégorie d'emprunteurs en mai pour l’acquisition d’une résidence principale.

Un résultat qui peut surprendre alors que le pouvoir d'achat des jeunes ménages est particulièrement impacté par la hausse des prix immobiliers, qui sont contraints par moins d'apport et des revenus plus modestes que les seniors, mais ce chiffre est possiblement en trompe-l'œil : dans un contexte de marché attentiste, les ménages déjà propriétaires de leur logement sont certainement en retrait, menant de facto à une surreprésentation des primo-accédants dans les volumes de crédits accordés.

durée des crédits

Selon la Banque de France, la durée moyenne des prêts l'habitat pour l'acquisition d'une résidence principale atteint 23 ans et deux mois pour l’ensemble des emprunteurs, et 23 ans et 10 mois pour les primo-accédants.

Un assouplissement à la marge des conditions d’accès au crédit, et la mensualisation du taux d’usure – qui est le taux maximum, tous frais compris, auquel les banques peuvent accorder des prêts, devraient donner un peu d’air à certains dossiers de demandes de prêts, mais la poursuite de la hausse des taux obligataires, au moins jusqu’à la fin de l’année, va continuer de se répercuter sur le niveau des crédits immobiliers…

prêts conso

Le contexte de hausse des taux semble également avoir impacté les prêts à la consommation, qui ont représenté 5,3 milliards d’euros en mai, contre 5,4 milliards d’euros en avril, et 5,6 milliards d’euros en mars. Le taux de croissance de ces emprunts a ainsi ralenti de+3,5% en avril à +3,2% en mai.

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