« L’attractivité retrouvée des fonds monétaires ou des fonds obligataires datés »

« L’attractivité retrouvée des fonds monétaires ou des fonds obligataires datés »

Tribune de Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits.

« L’attractivité retrouvée des fonds monétaires ou des fonds obligataires datés »
Crédit photo © Altaprofits/Hervé Thouroude

L’assurance vie retrouve des couleurs avec les opportunités créées par les offres des assureurs. En effet, dans un contexte de remontée des taux, les assureurs qui gèrent des centaines de milliards d’euros dans leurs fonds ont besoin de collecter pour acheter des obligations à des taux plus élevés.

Cette stratégie devrait être relutive pour le taux de rendement des fonds en euros, permettant de confirmer la tendance haussière déjà observée en 2022 (le rendement moyen sur les fonds en euros du marché est passé de 1,30% en 2021 à 2% en 2022*).

Et pour doper encore les taux de participation aux bénéfices qui seront servis en 2023 et 2024, les offres de taux majorés ou de bonus se multiplient, que ce soit sur l’épargne acquise ou sur les versements. Ainsi, en partant du principe que les rendements des fonds en euros seront au moins du niveau de l’exercice 2022, on pourrait avoir des participations aux bénéfices bonus compris entre 3,5% et 4% pour l’année, au-dessus des taux des livrets réglementés à 3%.

Mais ces offres restent conditionnées à une part d’investissement minimum en unités de comptes, sujettes à des fluctuations à la hausse comme à la baisse. Or l’aversion au risque des épargnants français est confirmée année après année. Alors, quelles sont les solutions pour optimiser le rendement global de son placement, en respectant son profil d’investisseur et sa culture financière ?

Fonds obligataires : un rendement espéré entre 4 et 6%

La hausse des taux d’intérêts est propice aux fonds obligataires datés ou à échéance qui apportent une nouvelle solution de diversification. Ils sont indexés sur des portefeuilles d’obligations d’entreprises que le gérant va conserver jusqu’à son terme. Ces fonds vont avoir une durée limitée dans le temps, en général comprise entre deux et sept ans. L’échéance du fonds est connue à l’avance, au moment de la souscription. Ils sont reconnaissables par leurs noms qui comportent toujours la date d’échéance dans son libellé comme 2025, 2027, 2028.

Un fonds obligataire daté comprend plusieurs produits qui vont avoir des échéances, des rendements, des notations différents et être émis par des entreprises de secteurs diversifiés en France ou à l’étranger. Un portefeuille peut être composé d’une vingtaine ou plus d’obligations d’entreprises et cette diversité permet de faire face au risque qu’une entreprise soit dans l’impossibilité de rembourser sa dette. Principal risque dans un portefeuille obligataire, le défaut de l’émetteur est mutualisé sur l’ensemble du portage. Les entreprises empruntent à des taux plus élevés et le rendement espéré sur ces fonds obligataires datés peut être entre 4 et 6%.

Fonds monétaires : 3% de rendement net attendu en 2023

Les fonds monétaires vont aussi bénéficier de ce contexte de remontée des taux avec des performances à mi-juin depuis le début de l’année de plus de 2%. Il s ‘agit de fonds comprenant des titres de créances à court terme émises par l’état, les établissements financiers et les entreprises. On peut prévoir une rémunération annuelle en 2023 d’environ 3% net de frais de gestion du contrat en restant sur un risque limité.

Enfin, la hausse des taux et la forte volatilité des marchés boursiers créent un contexte également favorable aux fonds structurés qui présentent l’avantage de protéger à l’échéance, le capital de façon partielle ou totale et de promettre un rendement fixe ou plafonné. Très dépendants du sous-jacent sur lequel ils sont indexés, ils sont ouverts pendant une période de souscription limitée dans le temps. Les fonds structurés proposés actuellement peuvent être sur une durée de cinq à dix ans avec un coupon servi annuellement autour de 5% et le capital garanti au terme. Ces fonds sont présents dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation.

En résumé, avec les offres du marché aujourd’hui, des investisseurs au profil sécuritaire peuvent aller chercher une performance autour de 4 à 5%. Avec 50% investis en unités de compte, ils déclenchent les boosts sur les fonds en euros. Et pour respecter leur profil investisseur tout en investissant sur des unités de compte, ils pourront choisir parmi les fonds obligataires datés, les fonds monétaires ou des fonds structurés à capital protégé.

*Source : ACPR et France Assureurs

©2023
L'Argent & Vous
Stellane Cohen

Le parcours de Stellane Cohen

Présidente, Altaprofits

Titulaire d’un DESS en gestion de patrimoine de l’Université en sciences économiques de Clermont-Ferrand ainsi que d’un Executive MBA de l’Université Paris Dauphine, Stellane Cohen a une solide expérience en matière d’épargne, de produits financiers et en gestion de patrimoine. Elle a commencé sa carrière en 1987, dans l’un des premiers cabinets en gestion de patrimoine, CAC Conseils, en tant que manager commercial. Appelée en 1995 par Norwich Union (aujourd’hui Aviva France), elle prend la direction de la distribution courtage de la région Paris Ile-de-France. En 2001, elle rejoint Generali France pour lequel elle occupe successivement différentes fonctions de direction.

En 2018, le groupe Generali lui confie la direction générale de sa filiale Cosevad, spécialisée dans la vente directe en assurance vie ; elle fait de la croissance externe un de ses principaux piliers de développement ; c’est ainsi qu’a lieu en janvier 2020 l’alliance capitalistique de Cosevad avec Altaprofits, société de e-courtage spécialisée en assurance vie et première FinTech française, dont elle assure aujourd’hui la présidence ; elle y conjugue le digital et l’expertise patrimoniale. Entre autres mandats, Stellane Cohen est administrateur du Cercle des épargnants (association d’épargnants).