France SCPI estime qu’on pourrait se situer cette année au-dessus de 4,60% au niveau du taux de distribution moyen.

D’après la plateforme de distribution France SCPI, le taux de distribution annualisé des SCPI constaté sur la première moitié de l’année atteint 4,33% en moyenne et dépasse déjà celui du premier semestre 2022 qui était de 4,20%. Ce taux reste pour l’instant inférieur au taux de distribution moyen 2022 de 4,53% mais, sachant que les gérants attendent généralement le dernier trimestre de l’année pour servir des dividendes plus élevés, France SCPI estime qu’on pourrait se situer cette année au-dessus de 4,60%.
Logistique et Diversifiées loin devant
Les estimations de France SCPI montrent que les SCPI des catégories Logistique et Diversifiées restent les plus performantes avec respectivement 5,65% et 5,64% sur le premier semestre 2023 alors que les SCPI de Commerces ont servi en moyenne 4,58% et les SCPI de Bureaux 4,27%, un score inférieur à la moyenne tout comme les SCPI spécialisées dans la Santé à 4,14% seulement. Dans le haut du classement, France SCPI note que les rendements semestriels sont proches des 7% voire des 8% pour certaines SCPI diversifiées : 7,84% pour Remake Live, 6,89% pour Iroko Zen ou 6,36% pour Epsilon 360.
La rentabilité reste globalement au rendez-vous
Cette analyse confirme donc qu’en parallèle de la forte baisse de prix des parts qui a secoué cet été quelques grosses SCPI de bureaux gérées par des réseaux bancaires, la rentabilité de la pierre-papier reste globalement au rendez-vous-même si les performances restent très hétérogènes en fonction des typologies et des sociétés de gestion.
« C’est dans le rendement et la régularité que réside le motto de la SCPI. Plus encore qu’une revalorisation, les épargnants qui investissent dans les SCPI de rendement recherchent un complément de revenus élevé et régulier avec un risque maîtrisé. C’est depuis 30 ans, la promesse non garantie, qu’honore la SCPI », souligne Paul Bourdois, cofondateur de France SCPI. Et de rappeler que les grands groupes bancaires manquent souvent d’agilité et bénéficient d’une collecte trop forte émanant exclusivement de leur réseau d’agences bancaires. « A force d’argent facile, ces acteurs ont fait les mauvais choix, trop exposés à des actifs achetés très chers à l’instar de bureaux franciliens ancienne génération. D’autres sociétés de gestion, plus modestes, effectuent un travail d’investissement plus chirurgical en maîtrisant notamment la collecte », tacle Paul Bourdois.
Des fluctuations normales
Paul Bourdois s’interrogeait déjà il y a trois mois sur les conséquences de la mauvaise gestion de certaines SCPI conjuguée à une collecte trop élevée. « Trop d’acteurs ont proposé et présenté les SCPI comme un super livret rémunérateur dont le rendement serait garanti et dont la valorisation ne pourrait que progresser. Rappelons que la pierre-papier repose sur un sous-jacent : l’immobilier. Et il est toujours étonnant de voir à quel point certains s’émeuvent des fluctuations que peuvent subir cette classe d’actif. La hausse ou la baisse immobilière est normale et n’est pas censée influencer les épargnants qui ont investi sur le long terme comme ils l’auraient fait avec de l’immobilier résidentiel classique. A moins que la SCPI ait été vendue comme un placement court-terme. Attention donc au risque de liquidité que certaines SCPI et donc épargnants pourraient supporter », analyse-t-il aujourd’hui.
Des tendances rassurantes à l’échelle du marché
La plateforme Meilleure SCPI vient d’ailleurs de réaliser une enquête sur les dernières tendances communiquées par les sociétés de gestion et souligne que cet événement de baisse de prix des parts ne doit pas être généralisé à l’ensemble des SCPI. Sur 90 SCPI de rendement, Meilleure SCPI en a comptabilisé près de 60 ayant attesté à ce jour d’une tendance positive ou ayant confirmé la stabilité de leur prix de parts, soit une proportion rassurante de près des deux tiers de cet échantillon des principales SCPI du marché. Dans le lot, 6 SCPI ont baissé cette année le prix de leurs parts mais 11 l’ont augmenté, certes dans des proportions à la hausse beaucoup plus modestes que les baisses auxquelles on a assisté cet été. Toujours d’après cette enquête, 26 SCPI n’ont pas encore fait de communications précises.
Des opportunités pour certains
Jonathan Dhiver, fondateur de Meilleure SCPI, ajoute que pour les SCPI en capacité d’acheter des actifs au comptant, l’ajustement actuel à la baisse des prix de l’immobilier est une réelle opportunité car elles sont capables de se positionner sur des actifs décotés qui présentent des rendements immobiliers élevés. « Les derniers rendements d’acquisition communiqués indiquent une moyenne supérieure à 6,75% avec des fourchettes comprises entre 4,6% et 9%, ce qui promet de faire bénéficier aux épargnants de distributions de dividendes plus avantageuses », estime Jonathan Dhiver.
