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Seul un Français sur dix disposerait de solides connaissances en matière d'investissement et de marchés financiers.

D’après une enquête menée par Allianz* auprès d’un millier d’épargnants dans sept pays (Allemagne, Australie, Espagne, Etats-Unis, France, Italie et Royaume-Uni) pour évaluer leur niveau de culture financière, notre pays se situerait en bas du classement.
Si globalement, seuls 10 à 18% de l’ensemble des répondants ont un niveau élevé de culture financière, ce niveau serait particulièrement bas en France – mais aussi aux Etats-Unis – avec seulement 10% d’épargnants disposant d’une solide culture financière. Tous pays confondus, deux tiers des sondés ont l’impression d’en savoir moins que « l’investisseur moyen sur les marchés financiers et l’investissement ».
Conséquence : dans le contexte actuel de forte inflation, qui rogne le pouvoir d’achat des ménages, ce manque de connaissances a un impact fort sur le rendement de leurs investissements. De manière générale, l’écart de rendement moyen entre une personne dotée d’un faible niveau de culture financière et une autre disposant d’un niveau "moyen" atteint 1,2% en France, et jusqu’à 1,5% en Espagne.
Pour estimer ces différences, Allianz a construit des portefeuilles types "idéaux" en fonction du niveau de culture financière et a ainsi calculé les rendements réels passés pour chaque pays étudié. Résultat : en France, un manque de culture financière coûterait ainsi environ 2.390€ par an à une personne ayant un faible niveau de culture financière, par rapport à une personne disposant de connaissances "moyennes".
Sur une période de dix années, ce cumul équivaudrait ainsi à 39.270€ par rapport à des ménages bénéficiant de connaissances financières fondamentales. A contrario, un épargnant français bénéficiant d’une instruction financière élevée peut espérer générer 2.730€ de plus par an qu’une personne dénuée de culture financière…
« Un trop faible niveau de culture financière peut avoir de lourdes conséquences. Sur de longues périodes d’investissement, à l’instar de l’épargne retraite, ce manque de connaissances peut fortement pénaliser les choix financiers des ménages, estime Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz. Toutefois, rien n’est irréversible : en acquérant des fondamentaux, chacun peut développer un niveau de connaissance suffisant pour optimiser sa gestion financière. »
Les femmes et les hommes, inégaux face à la culture financière
L’écart de culture financière se reflète par ailleurs fortement entre les femmes et les hommes : 29% des femmes présenteraient de faibles connaissances en la matière, contre 22% des hommes. Une différence qui tend toutefois à se réduire puisque l’écart entre les femmes et les hommes disposant d’une solide culture financière est de six points cette année, contre 16 points constatés par une étude similaire d’Allianz réalisée en 2020.
Cette différence s’exprime également dans la confiance que portent les femmes et les hommes vis-à-vis de leur situation financière personnelle. 47% des hommes se déclarent confiants alors que seules 33% des femmes affichent ce même optimisme.
« Cette année encore, ce sont les femmes qui ont été les plus nombreuses à répondre "je ne sais pas" à une ou plusieurs questions posées sur des thèmes comme les taux d'intérêt, l'inflation, la notion de risque et de rendement, ou encore, la diversification. Cette méconnaissance du sujet impacte négativement leur confiance en elles au moment de faire des choix financiers », commentent les auteurs de l'enquête.
Enfin, outre cette différence entre les genres, la situation est similaire entre les générations. L’étude montre que les connaissances et compétences financières augmentent avec l’âge, avec une concentration plus marquée de personnes très compétentes en matière financière au sein des baby-boomers (21%), par rapport aux générations Z (6%) et Y (11%) réunies.
**Playing with a squared ball: the financial literacy gender gap (Les inégalités de genre en matière de culture financière), Allianz SE, 27.07.2023.
