Effet rattrapage après un mois de mai extrêmement calme, et bonne tenue des marchés financiers expliquent cette reprise.

L’assurance vie a retrouvé des couleurs en juin : après un mois de mai négatif, ces contrats ont redressé la barre en collectant 1,7 milliard d’euros nets sur cette période.
Dans le détail, les cotisations ont rebondi de 44% sur les supports en unités de compte (UC), à 7,1 Md€, et de 21% sur les fonds en euros à 8,5 Md€, pour atteindre un total de cotisations de 15,6 Md€, à un niveau mensuel historique (le précédent record date de mars 2006, à 15,1 Md€).
4,5 Md€ nets collectés en unités de compte, record historique
Les prestations (retraits) ont par ailleurs continué de progresser à 13,9 Md€ (+21%). En conséquence, la collecte nette s’est établie à +1,7 milliard d’euros, à un record de +4,5 milliards d’euros pour la partie en UC, et à -2,8 milliards d’euros sur les fonds en euros.
Au total, l’encours des contrats d’assurance vie s’établissait à 1.911 milliards d’euros à fin juin, en hausse de +5 % sur un an, avec un premier semestre 2023 bien en deçà de la moyenne de ces dernières années (4,1 Md€). « En 2022, la collecte nette du premier semestre avait été de 9,5 milliards d’euros. Avant la crise sanitaire, en 2019, elle s’était élevée à 14 milliards d’euros. Il y a indéniablement un effet taux de rendement », souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epagne, dans une note diffusée cet après-midi.
La période de mai avait été particulièrement affectée par une série de jours fériés ralentissant la commercialisation des contrats. La dynamique observée en juin relève à la fois d’un effet rattrapage et d'une belle progression des indices boursiers profitable aux UC.
D’autres éléments, comme les premiers signes de ralentissement des actifs immobiliers, ont aussi probablement joué en faveur de l’assurance vie dans les arbitrages des investisseurs particuliers.
Promos sur les fonds euros
Dans une moindre mesure, et bien que leur collecte nette soit toujours négative (-2,8 Md€ en juin), une série d’opérations promotionnelles aura certainement permis de redresser la barre des cotisations pour les fonds en euros.
Mis à l’épreuve par la concurrence de l’épargne réglementée (Livrets A et LDDS passés à une rémunération de 3% le 1er février), ces supports ont été particulièrement valorisés dans les campagnes de promotion des assureurs ces dernières semaines.
Plus d’une dizaine d’acteurs ont ainsi proposé des hausses de taux temporaires exceptionnelles ou encore des abondements sur leurs fonds en euros – avantages le plus souvent conditionnés à une part minimale investie en UC, mais pas systématiquement : taux garanti de 4% sur six mois par exemple chez Garance, pour tout versement effectué entre le 1er juillet et le 31 décembre, sans minimum d’UC demandé. Et pas d’exigence de part d’UC non plus demandée par la MIF pour bénéficier de 100€ offert pour toute ouverture de contrat avec versement de 1.000€ (offre échue mi-juillet).
Après environ 2% l’année dernière, « le rendement des fonds euros devrait continuer à s’améliorer en 2023 et se situer autour de 2,8% ce qui les rapprochera du taux du Livret A, anticipe Philippe Crevel. D’ici leur publication, au début de l’année 2024, il est fort probable que leur décollecte se poursuive. Elle sera sans nul doute compensée par la collecte des unités de compte et cela d’autant plus si les marchés financiers restent bien orientés », avance l’expert.
