Deux tiers des Français sont opposés à la réforme des retraites

Deux tiers des Français sont opposés à la réforme des retraites
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Le report de l'âge légal et l'allongement de la durée de cotisations sont majoritairement rejetés par l'opinion publique, selon un sondage Ipsos/Le Cercle des Epargnants mené au mois de janvier.

Deux tiers des Français sont opposés à la réforme des retraites
Crédit photo © Le Cercle des Epargnants

Réalisé quelques jours seulement après les annonces de la Première ministre sur les mesures de la réforme des retraites, un nouveau sondage Ipsos/Le Cercle des Epargnants confirme que la majorité des Français y sont opposés. D’après cette enquête, si 57% considèrent que le système actuel doit être réformé, seul un Français sur trois est favorable à la réforme telle qu’elle est prévue actuellement, une proportion qui a nettement diminué en un an (-7 points).

Cotiser plus et travailler plus longtemps, des pistes de moins en moins populaires

Dans le détail, si l’uniformisation des différents régimes actuels est majoritairement soutenue (66% sont favorable au rapprochement des régimes du privé et du public, 65% sont en faveur de la fin des régimes spéciaux), les autres pistes de la réforme partagent davantage et deviennent même de plus en plus impopulaires.

Ainsi par exemple, seuls 36% des Français seraient pour une élévation de l’âge légal de départ en retraite (-2 points en un an) et autant pour l’allongement de la durée de cotisation (-6 points en un an).

Finalement, pour assurer la viabilité du système de retraite, aucune des solutions "classiques" exposées ne suscite une large adhésion. Les Français prônent davantage le développement des fonds de pension ou l’augmentation des cotisations (envisagés comme solutions par respectivement 54% et 51% des sondés), mais aucune solution n’obtient une adhésion largement majoritaire. « Une seule chose est certaine, les Français sont massivement opposés à une solution qui passerait par la diminution du montant des pensions de retraite (81%) », relève Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos.

Le niveau des pensions, principale préoccupation des futurs retraités

Le manque d’argent est toujours la principale source d’inquiétude des futurs retraités (83%), mais leurs autres craintes progressent régulièrement, notamment le fait de se sentir moins utile (44%) et de s’ennuyer (38%).

Et dans un contexte où de plus en plus de futurs retraités déclarent connaître le montant qu’ils toucheront lors de leur retraite, près de trois futurs retraités sur dix (+12 points en trois ans) épargnent aujourd’hui régulièrement pour financer leur retraite, 34% ne le faisant que quand cela est possible et 37% ne le faisant pas du tout. Le manque de moyen, les contraintes pour débloquer les fonds et le manque d’information sont les principaux freins à la détention d’un produit d’épargne retraite.

Le livret A, placement favori des Français

Sur fond de remontée des taux d’intérêt, le livret A, qui arrive pour la première fois en tête des placements préférés des Français (50%, +20 points en un an) devant l’assurance vie, devient également leur support favori pour préparer la retraite (25%, +7 points en un an).

Après la volonté de se constituer une épargne de précaution (53%), la préparation de la retraite (25%) est la deuxième raison pour laquelle les Français détiennent un produit financier, devant le souhait d’assurer le risque de dépendance, et aider leurs enfants ou petits-enfants.

Les femmes davantage inquiètes que les hommes sur le montant de leur retraite...

Enfin, alors que le projet de réforme est entre autres critiqué pour désavantager in fine les femmes, le sondage Ipsos souligne que ces dernières sont globalement plus inquiètes que les hommes vis-à-vis de la retraite. (66% contre 55%), et vis-à-vis de l’avenir du système de retraite de manière générale (74% contre 64%). Ainsi, moins de trois futures retraitées sur dix considèrent qu’elles disposeront de ressources suffisantes pour vivre correctement après leur passage à la retraite contre près de la moitié de leurs homologues masculins.

Sur cette question, l’écart homme-femme va même du simple au double parmi ceux qui n’ont pas de patrimoine financier (15% des femmes contre 30% des hommes estiment qu’ils auront des ressources suffisantes).

... avec des interruptions de carrière deux fois plus fréquentes que chez les hommes

Un écart en lien avec les interruptions de carrière puisque les femmes déclarent deux fois plus avoir interrompu leur carrière plus d’un an pour s’occuper de leurs enfants ou de leurs proches (42%), et avoir fait passer leur carrière après celle de leur conjoint (24%) que les hommes. Ces derniers reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes davantage avoir fait passer leur propre carrière avant celle de leur conjoint(e) (22% contre 10% des femmes). Et plus généralement, les femmes ayant eu des enfants déclarent beaucoup plus avoir été freinées dans leur carrière par le fait de devenir parent (52%) que les hommes dans la même situation (27%).

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