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Treize Sofica sont ouvertes à la souscription jusqu'à la fin de l'année si vous souhaitez investir dans la création française.

Avis aux épargnants qui souhaitent soutenir le cinéma français. Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a agréé treize Sofica (Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et audiovisuel) dans lesquelles il est possible d'investir d’ici au 31 décembre pour soutenir leurs opérations de financement en 2024 et profiter de l’avantage fiscal qui y est adossé.
Ces treize véhicules ont été agréés pour un montant total de 73,07 millions d’euros d’investissement en 2024, une somme en légère augmentation par rapport à 2023.
Douze Sofica sont "renouvelés", tandis qu’une nouvelle Sofica fait son apparition, "Impact Sofica 1", lancée par Impact partners Europe et la productrice de cinéma Marie Van Glabeke.
« Sofica à impact social adossée au distributeur et producteur KMBO », agréée pour 1,5 M€ d’investissement, « Impact Sofica 1 financera des œuvres valorisant les quartiers de la politique de la ville et des zones de revitalisation rurale, et plus largement, améliorant le regard porte´ sur les plus fragiles et le vivre-ensemble », via une méthodologie permettant d’identifier et de financer des œuvres valorisant le vivre-ensemble avec des personnages principaux représentatifs de ces enjeux traités positivement, précisent ses créateurs.
30% de son enveloppe d’investissement en production sera réservée aux premiers films de jeunes auteurs et réalisateurs. 50% sera consacrée à des productions aux devis inférieurs à 5M€.
Un avantage fiscal alléchant pour un investissement de "conviction"
L’investissement en parts de Sofica offre une réduction d’impôt élevée, à hauteur de 48% du montant investi dans les véhicules ouverts à la souscription cette année, et dans une double limite maximum de 18.000€ et de 25% de son revenu net global. Le ticket d'entrée est assez élevé (5.000€ minimum) mais la réduction d’impôt est alléchante, puisqu'elle peut ainsi atteindre jusqu’à 8.640€ pour un épargnant dont le revenu net global ne dépasse pas 72.000€, sans compter que cet investissement ne rentre pas dans le plafonnement des niches fiscales !
Un tel coup de pouce des finances publiques n’est pas sans contrepartie : les Sofica sont des investissements relativement risqués, et non liquides. Les parts doivent être conservées cinq années minimum pour ne pas souffrir de la reprise de l’avantage fiscal, sachant que les véhicules sont en général liquidés plus tardivement, et, que, bien sûr, le capital n’est pas garanti.
Or, les accidents arrivent – d’autant que les Sofica sont spécialisées dans les premières créations, les petits budgets. Et même lorsque le rendement est au rendez-vous à la sortie, il peut rester limité : celui-ci aurait été en moyenne inférieur à moins de 2% sur la période 2005-2019 selon un rapport sur le financement privé du cinéma et de l’audiovisuel publié en 2019. Cependant, si l’on prend en compte le coup de pouce fiscal, porté à 48% sous conditions depuis 2017, on peut considérer que la rentabilité moyenne de ces placements s’est de fait améliorée.
Un rouage essentiel du financement de la création française
Vu leur niveau de risque, les Sofica doivent toujours être considérées dans le cadre d’une stratégie de diversification de portefeuille. Mais elles sont surtout des placements de conviction : depuis leur création dans les années 80, les Sofica sont devenues un dispositif de soutien très important pour la création cinématographique nationale.
Avec un fonctionnement particulier : de nouveaux véhicules sont créés tous les ans pour des investissements à réaliser à N+1 et pour une durée de vie de dix ans, même si, dans la pratique, la majorité sont liquidés avant. Chaque enveloppe est agréée par le CNC et la direction générale des Finances publiques pour un montant de collecte maximum et des engagements précis d’investissement préalablement définis.
Les Sofica se concentrent majoritairement sur le financement de films à budget limité (moins de 8 millions d’euros), de premières et de deuxièmes réalisations. Une part mineure de leur encours est aussi consacrée à la distribution et au secteur de l’animation.
« La Sofica verse son apport avant le début du tournage (ou avant la sortie en salle pour les investissements en distribution) et ne se rembourse que sur des recettes futures. C’est donc un partenaire précieux pour ce secteur car elle permet le bouclage du plan de financement de l’œuvre et apporte sa contribution très tôt, sans qu’il soit besoin de solliciter des avances auprès des banques. Ce mode d’investissement direct et en amont contribue à la trésorerie du tournage et permet par conséquent de réduire les frais financiers, lesquels peuvent représenter un obstacle important à la mise en production pour les structures indépendantes », explique le CNC.
« Les Sofica représentent un apport de financement essentiel pour les œuvres concernées, souvent décisif pour convaincre d’éventuels investisseurs de se joindre aux projets, souligne le CNC, [et permettent] une bonne maîtrise de la dépense publique : une dépense fiscale de 35 millions d’euros permet de collecter chaque année 73 millions d’euros d’argent privé, soit un effet de levier de un pour deux. »
En 2020, l’apport des Sofica en production a représenté en moyenne un peu plus de 6% du budget des œuvres de cinéma et un peu plus de 5% du budget des œuvres audiovisuelles. En 2023, 71% des films français sélectionnés au Festival de Cannes, dont la Palme d’Or, « Anatomie d’une Chute », ont été en partis financés par des Sofica…
