Introduction sur le Compartiment B
(Boursier.com) — Haut de gamme. Le bon timing ! Les investisseurs particuliers qui se voient proposer des titres Roche Bobois, découvrent une société sortant tout juste d'une phase de restructuration qui lui permet de proposer au Marché des perspectives intéressantes. Et la société se porte bien. Si bien qu'il n'y aura pas d'augmentation de capital : Roche Bobois n'en a pas besoin. L'introduction en Bourse du spécialiste du meuble ne prendra la forme que d'une cession de 25 ME maximum. Une petite opération pour le groupe positionné sur le mobilier haut de gamme, qui se laisse toutefois la possibilité de solliciter un jour le marché, si d'aventure une opération d'envergure se présentait à lui. Sachant qu'après un important désendettement durant cette phase de restructuration, le groupe dispose aussi du levier bancaire... Roche Bobois aura pour défi de dynamiser sa croissance. La société n'affiche en effet pas un niveau de progression de chiffre d'affaires époustouflant : à peine +1,6% en moyenne annuelle depuis 2015. La rentabilité a elle subi une distribution d'actions gratuites pour 2,2 ME (et 1 ME lors de l'exercice précédent), incorporée dans les coûts et qui pèse sur les comptes 2017, ramenant le résultat net à 6,5 ME, alors qu'il était à 11 ME en 2015. Là encore, c'est du passé et les nouveaux actionnaires n'auront pas à le subir...
Fabless... Le positionnement de la société se veut haut de gamme en France et même touchant au luxe à l'international où Roche Bobois décline le " french art de vivre ". Sans usine de fabrication, la société se dit simple " éditeur " de meubles, et peut ainsi être plus réactive en proposant par exemple deux collections par an, contre une seule pour ses concurrents. Roche Bobois fait assembler ses meubles en Europe, n'a pas de stock et ne subit aucun invendu. Voilà pour le modèle. Concernant le volet restructuration évoqué plus haut, elle a révisé son réseau lors des dernières années pour améliorer la rentabilité en fermant notamment 10 magasins et s'est désendettée de 46 ME depuis 2011. La société arrive donc en Bourse après cet épisode et doit en tirer bénéfice dès 2019.
Accélération de la croissance. En milieu de fourchette, la société se paye 0,9 fois ses ventes 2017, ce qui apparait raisonnable. Les multiples sur résultats sont un peu plus tendus, mais la dynamique que compte enclencher la direction doit engager Roche Bobois dans une spirale favorable. En ligne de mire : 320 Millions d'Euros de chiffre d'affaires en 2021, contre 249 ME en 2017, soit un passage à un taux de croissance annuel moyen de +6,5%, 4 fois supérieur à celui de la période 2015-2017. Digitalisation avec un site de e-commerce, incorporation de revenus de franchises rachetées et poursuite des ouvertures de magasins doivent contribuer à cette performance. Roche Bobois promet que la rentabilité va suivre avec une marge d'EBITDA courant à deux chiffres dès 2019 et s'engage à distribuer de 30 à 40% de son bénéfice net aux actionnaires. Pas de quoi sauter au plafond, mais un potentiel de progression de la rentabilité à jouer! Seul bémol, mais qui ne relève pas du dossier : la volatilité, voire versatilité des marchés actuellement qui pourraient peser sur l'opération...
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Arnaud Bivès — ©2018-2023, Boursier.com