Introduction sur Euronext Growth
(Boursier.com) — Intérim. Dans la foulée du succès populaire de la souscription à la FDJ, mais aussi de celui d'Agripower, moins médiatique, mais qui a vu son offre de titres souscrite 5 fois, et une première séance boursière en fanfare, Mare Nostrum arrive en Bourse de Paris. La société propose une opération d'ores et déjà assurée, puisque 5,3 ME d'engagements sont enregistrés sur une offre globale de 7,9 ME maximum. Petite levée de fonds pour une société qui s'est jusqu'à présent toujours autofinancée et qui vient chercher de la notoriété en Bourse. Mare Nostrum se veut un spécialiste de la gestion des ressources humaines abordées historiquement par l'intérim dans le BTP, qui constitue encore 75% de son activité. Elle se diversifie aujourd'hui dans la formation, le recrutement et le portage salarial pour trouver de nouveaux relais de croissance. L'un des atouts mis en avant par Mare Nostrum : sa proximité locale avec plus de 6.500 clients actifs, auprès notamment d'artisans et PME, ce qui lui confère un réel avantage concurrentiel lui permettant de progresser bien plus vite que le marché de l'intérim qui baisse depuis la mi-2018! Mare Nostrum affiche en effet +23% de croissance organique en 2017 et en 2018, agrémentée d'acquisitions pour frôler les 150 ME de chiffre d'affaires l'an passé. Le premier semestre 2019 affiche d'ailleurs une progression de nouveau significative à +19% dont +13% en organique. Le marché de l'Intérim s'affiche à -3,9% sur la période.
Structuration. L'exercice 2018 a consisté en une importante structuration de Mare Nostrum qui a renforcé ses fonctions supports et le top management. Malgré cela, la société a su préserver sa rentabilité avec un bénéfice de 1,2 ME (contre 4 ME en 2017). Le groupe est aujourd'hui taillé pour se développer encore bien au-delà de sa taille actuelle, sachant que ses principales charges fixes sont désormais intégrées. Certes, 2019 ne devrait pas accoucher d'un retour aux 4% de taux de marge nette de l'exercice 2017, mais la rentabilité devrait être préservée avant de repartir de l'avant par la suite. Les 4% sont envisageables dans les prochains exercices. A titre de comparaison, la marge nette de Synergie est attendue un peu au-dessus de 2,5% en 2019 et celle de Crit non loin de 3%. En outre, la marge d'exploitation passée de 4,7 à 1,9% en 2018 demeure finalement non loin des 2,9% attendue pour le secteur en 2019.
Crit. Synergie. Sa structuration réalisée, la société doit désormais profiter de ses diversifications pour faire progresser sa rentabilité. Si l'intérim représente encore 90% de l'activité, il devrait logiquement voir son poids diminuer à l'avenir. D'ailleurs, la rentabilité n'était pas forcément, jusqu'à présent, l'objectif majeur d'une société qui a eu pour ambition première de grossir très vite tant en organique que par acquisitions.... Il est ici utile de préciser que Mare Nostrum s'est autofinancée depuis son origine et que son gearing est très raisonnable à 24% fin 2018. La dette intègre en outre l'OCABSA qui sera convertie lors de l'introduction. Côté ratios, en milieu de fourchette, le P/E 2020 ressort à 12,4 fois et le ratio VE/CA à 0,27 fois, à comparer à 10,5 fois et 0,31 fois pour Groupe Crit et 9,90 et 0,25 fois pour Synergie. Une légère prime donc, mais pour un dossier qui croît bien plus rapidement que ses deux grands frères cotés (+0,90% pour Crit et +4% pour Synergie après les neuf premiers mois de 2019). Cette prime ne nous effraie pas plus que cela...
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Arnaud Bivès — ©2019-2023, Boursier.com