Clôture Paris : le CAC 40 se hisse sur les 5.500 pts

(Boursier.com) — La place parisienne, qui avait brièvement consolidé hier mardi, s'est promptement redressée ce mercredi pour terminer la journée sur un gain de +1,21% à 5.532 pts. Les facteurs de soutien ont été nombreux, les opérateurs retrouvant leur appétit pour le risque dans un contexte international plus détendu.
La cote américaine positive également ce jour, le S&P500 s'adjuge 0,7% à mi-parcours, contre une progression de 0,6% du DJIA et un sursaut de 0,9% du Nasdaq. Les places boursières respirent donc ce jour, avec l'apaisement relatif de la situation politique à l'international. Sur le marché des changes, l'indice dollar recule de 0,5% à 98,4, alors que l'euro se traite à 1,103$ (+0,5%). Sur le Nymex, le baril de brut WTI rebondit de 3,7% à 56$, alors que le Brent de la mer du Nord gagne 3,5% à 60,3$ le baril.
Bon indicateur en Chine
L'activité des services en Chine est ressortie solide en août, au plus haut en trois mois selon Caixin/Markit. Cet indice PMI des services est ressorti à 52,1 en août contre 51,6 un mois avant. L'indice composite, regroupant industrie et services, s'est établi à 51,6 contre 50,9 en juillet. Ces chiffres rassurent concernant l'impact de la guerre commerciale sur l'économie chinoise, alors que les indices manufacturiers américains publiés hier, contradictoires, n'avaient quant à eux pas vraiment convaincu.
D'après le Département américain au commerce ce mercredi, le déficit commercial des Etats-Unis pour le mois de juillet 2019 est ressorti à 54 milliards de dollars, contre 53,5 milliards de consensus et 55,5 milliards pour la lecture révisée du mois antérieur.
Indicateurs contrastés en Europe
Les chiffres européens du jour sont plus mitigés. La croissance du secteur privé de la zone euro s'est poursuivie en août mais à un rythme modéré, malgré une légère accélération par rapport au mois dernier. L'indice PMI composite IHS Markit de l'activité globale dans la région s'est en effet redressé de 51,5 en juillet à 51,9 (51,8 en estimation initiale). L'expansion de l'activité globale masque des écarts de performance historiquement marqués entre les deux secteurs étudiés. En effet, tandis que dans le secteur des services, la hausse de l'activité s'est légèrement accélérée et a affiché un rythme soutenu, le secteur manufacturier a enregistré une nouvelle contraction en août, la production reculant pour un septième mois consécutif, souligne IHS Markit...
L'indice titre IHS Markit de l'Activité Commerciale en France s'est redressé de 52,6 en juillet à 53,4, contre 53,3 attendu. L'indice composite de l'activité globale est ressorti de son côté à 52,9, contre 52,7 en estimation initiale, et indique une croissance relativement soutenue de l'activité du secteur privé français, la plus marquée depuis novembre dernier.
Comme anticipé, les ventes au détail, corrigées des variations saisonnières, ont diminué de 0,6% dans la zone euro en juillet après avoir augmenté de 1,2% le mois précédent. En glissement annuel, les ventes affichent une hausse de 2,2%. Une évolution conforme aux attentes du marché.
Brexit, suite du feuilleton
La livre sterling grimpe de 0,9% contre dollar, suite au revers subi par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Les députés hostiles à une sortie sans accord de l'UE ont ainsi fait adopter hier à la Chambre des Communes une motion afin d'éviter ce Brexit dur. Johnson va tenter pour sa part de faire adopter ce jour une motion ouvrant la voie à des élections anticipées mi-octobre...
Espoir en Italie
En Italie, Giuseppe Conte a levé le voile sur la composition de son nouveau gouvernement de coalition réunissant le Mouvement 5 Etoiles et le Parti démocrate de centre gauche. Cette alliance improbable pourrait apaiser les relations entre Rome et l'Union européenne... Le gouvernement sera investi demain jeudi lors d'une cérémonie officielle au palais du Quirinal. Notons que le démocrate Roberto Gualtieri, président de la commission des Affaires économiques du Parlement européen, va prendre le poste de ministre de l'Economie.
Retrait du projet de loi d'extradition à Hong Kong
Les signes d'apaisement venus de Hong Kong stimulent également les places boursières. L'indice Hang Seng de la bourse locale a vivement réagi à l'information provenant d'une source gouvernementale concernant le retrait du projet de loi d'extradition. La dirigeante de l'exécutif Carrie Lam a confirmé ce retrait du projet de loi d'extradition de suspects vers la Chine, qui était à l'origine de la crise des derniers mois dans la région administrative. Il n'est cependant pas assuré que ce retrait suffise à rétablir le calme, dans la mesure où la contestation s'était étendue à d'autres éléments. "Le gouvernement va formellement retirer ce projet de loi afin de dissiper totalement les craintes", a précisé Carrie Lam, dirigeante imposée par Pékin il y a deux ans de cela, citée ce jour par l'agence Reuters.
Tensions commerciales persistantes
La cote américaine était retombée hier mardi, après un week-end prolongé. Les derniers commentaires de Donald Trump sur Twitter au sujet des négociations commerciales étaient il est vrai limpides. "Nous nous en tirons très bien dans nos négociations avec la Chine. Bien que je sois sûr qu'ils aimeraient avoir affaire à une nouvelle administration afin de pouvoir continuer leur pratique consistant à 'arnaquer les États-Unis' (de 600 milliards de dollars par an), 16 mois ou PLUS, c'est vraiment une longue période d'hémorragie des emplois et des entreprises. Et ensuite, imaginez ce qu'il adviendra de la Chine lorsque je gagnerai. L'accord sera BEAUCOUP PLUS DUR! Entre-temps, la Chaîne d'Approvisionnement de la Chine s'effondrera et les entreprises, les emplois et l'argent disparaîtront!", affirmait Trump.
États-Unis et Chine ont mis en application leurs menaces durant le week-end en implémentant de nouveaux droits de douane sur leurs importations réciproques. Donald Trump a toutefois affirmé qu'une rencontre des délégations des deux superpuissances était bien au programme du mois de septembre. Le président américain assure vouloir réduire la dépendance des USA vis-à-vis de la Chine. La date de la rencontre n'est pas encore connue.
Pékin a mis en place ses taxes sur environ 75 milliards de dollars d'importations américaines, de 5% ou 10% selon les produits. Le pétrole brut américain compte parmi les produits ici taxés. Ces tarifs douaniers portent sur plus de 1.700 produits 'made in USA', sur un total d'environ 5.000 visés. Le reste des produits sera surtaxé le 15 décembre, comme la Chine l'avait déjà annoncé. Les Etats-Unis infligent quant à eux désormais 15% de droits à plus de 125 milliards de dollars de produits venus de Chine. Parmi ces produits, on retrouve notamment les montres connectées, ainsi que certains vêtements.
Selon CNBC, citant plusieurs sources, Trump aurait même considéré le mois dernier un doublement des taxes douanières infligées à la Chine, avant de revenir à la raison, soucieux de ne pas créer de perturbations trop importantes sur les marchés financiers et du point de vue économique. Steven Mnuchin et Robert Lighthizer, qui dirigent les négociations du côté américain, auraient oeuvré dans l'ombre afin de convaincre le président de ne pas se montrer trop radical...
Rappelons que la Chine a porté plainte contre les Etats-Unis devant l'OMC (Organisation mondiale du commerce) au sujet de ces tarifs douaniers jugés indus sur les importations. Le ministère chinois du Commerce a confirmé la plainte lundi. Pékin rappelle que les droits de douane américains frappent 300 milliards de dollars d'exportations chinoises. Washington, pour sa part, met en avant le fait que la Chine se rendrait coupable de vol de propriété intellectuelle...
BCE et Fed surveillées
La prudence devrait persister les jours prochains sur les marchés, à l'approche des réunions de la BCE et de la Fed, qui se tiendront les 12 et 18 septembre. Rappelons que l'hypothèse d'une baisse de 20 points de base des taux de la Banque centrale européenne est désormais envisagée comme la plus probable, ce qui traduirait un bel assouplissement. Il semblerait par ailleurs que les responsables de la Banque centrale européenne optent pour un package assez complet de mesures de soutien comprenant baisse des taux, détermination plus claire à maintenir des taux bas sur la durée, et compensation des effets des taux négatifs sur les banques. C'est du moins ce que croit savoir l'agence Reuters, qui cite cinq sources bien informées. Mieux encore, de nombreuses personnes au sein de l'institut d'émission seraient favorables à une reprise des rachats d'actifs. L'opposition de certains pays d'Europe du Nord constituerait toutefois un frein sur ce dernier point.
Concernant la Fed cette fois, l'outil FedWatch du CME Group donne une probabilité de 92,7% d'une baisse des taux d'un quart de point sur les fed funds, la fourchette devant ainsi être ramenée entre 1,75 et 2% (contre 2-2,25% actuellement). La probabilité d'une baisse d'un demi-point se situe à 7,3%. Elle a copieusement progressé suite aux derniers tweets de Trump. Rappelons que le locataire de la Maison blanche maintient la pression sur la Fed afin qu'elle se montre encore plus souple, et baisse ses taux d'un point entier tout en reprenant les assouplissements quantitatifs...
Valeurs en hausse
Thales (+5,4%) s'offre la meilleure performance du CAC 40. Les investisseurs ne tiennent pas compte de la prudence de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité pour sa prévision de revenus annuels et saluent, au contraire, la publication semestrielle supérieure aux attentes des analystes et le maintien des objectifs financiers relevés en juin. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a dégagé un bénéfice net de 557 millions d'euros (+22%) pour un chiffre d'affaires de 8,2 milliards d'euros (+9,9% en publié, -0,5% en organique). Les prises de commandes ont atteint 7 MdsE (+10%, -1% en organique).
Veolia (+3,4%) s'offre une quatrième séance consécutive dans le vert. Outre la bonne orientation des marchés, la société de services collectifs est soutenue par une note de la Société Générale, qui a rehaussé de 'conserver' à 'acheter' sa recommandation sur la valeur tout en portant son objectif de 23 à 26,5 euros.
TechnipFMC, porté par la bonne tenue sectorielle dans le sillage du rebond des prix du pétrole, s'accorde 3,2% en clôture. Vallourec remonte de 4%.
Le secteur du luxe est recherché, avec les relatives bonnes nouvelles venues d'Asie. LVMH prend 3,6%, Kering 3% et Hermès 2%.
STMicroelectronics grimpe de 3%, accentuant comme bien souvent la tendance de marché... Renault et Peugeot prennent solidairement 2,4%.
Aperam gagne 2,4%, soutenu par une note de Bank of America ML. La forte hausse des cours du nickel à la suite de l'interdiction des exportations indonésiennes est positive pour l'industrie de l'acier inoxydable et Aperam en sera l'un des principaux bénéficiaires, selon la banque, qui passe de 'vendre' à 'acheter' sur le dossier. Le courtier note par ailleurs qu'Aperam dispose d'un bilan sain et offre un rendement attractif tant en termes de free cash-flow que de retour aux actionnaires. L'objectif est rehaussé de 27 à 31 euros.
Verimatrix (+8,5%) a conclu un contrat d'exclusivité pour la cession de sa division Silicon IP & Protocoles sécurisés (SIP) à Rambus, acteur de premier plan des éléments de propriété intellectuelle semi-conducteurs et des puces permettant de rendre les transferts de données plus rapides et plus sûrs, pour un prix de 65 millions de dollars intégralement en numéraire ! La division SIP, gérée de façon largement autonome, réalise 22 millions de dollars de chiffre d'affaires lié à des composants de propriété intellectuelle pour hardware. Cette opération ramènerait l'endettement net de Verimatrix à zéro, lui donnant la capacité de saisir des opportunités de croissance externe et de continuer à construire un acteur de premier plan des logiciels de sécurité.
Valeo grimpe de 7,6% et Faurecia de 5,7%. JPMorgan Chase & Co estime que le secteur est prêt pour un rallye de fin d'année maintenant que les entreprises ont entamé des projets de réduction des coûts, ont réduit leur production et se sont engagées dans de nouvelles technologies. Sur Valeo, le courtier réitère son conseil 'surpondérer' alors qu'une récente réunion avec la direction a révélé de "forts catalyseurs". L'objectif est maintenu à 38 euros. Faurecia, également conseillé à 'surpondérer' (objectif de 83 euros), devient un fournisseur "pertinent" de systèmes d'aide à la conduite avancés grâce à l'acquisition de Clarion, et s'apprête à lancer une nouvelle offensive produits, souligne JPM.
Plastic Omnium prend 5,4% ce soir avec l'effet sectoriel favorable.
Vivendi (+0,3%). En pleine bataille judiciaire avec Mediaset, Vivendi a acquis une participation de 1% dans la filiale espagnole du groupe italien. Mediaset Espana réunit ses actionnaires ce mercredi pour se prononcer sur une réorganisation de la gouvernance dans le cadre de laquelle la filiale serait fusionnée avec Mediaset via une nouvelle holding aux Pays-Bas. "Je peux confirmer que Vivendi a acheté un peu plus de 1% de Mediaset Espana, soit environ 3,3 millions d'actions", a déclaré à Reuters un porte-parole du groupe.
L'AG de Mediaset se tenait ce jour. Vivendi l'a qualifiée d'illégale, le Conseil d'administration de Mediaset ayant empêché Simon Fiduciaria de voter, en s'appuyant sur une interprétation du droit italien des médias contraire au traité de l'Union européenne.
Valeurs en baisse
Orange cède 0,2%. L'actualité autour de l'opérateur télécom est chargée. Tour d'abord, après Free, Orange pourrait être amené à couper dès ce mercredi la diffusion des chaînes gratuites du groupe Altice. Faute d'accord avec le propriétaire des chaînes BFMTV, RMC Découverte et RMC Story, le groupe dirigé par Stéphane Richard a ainsi prévenu ses 12 millions d'abonnés aux box Orange : "le groupe Altice entend modifier profondément les conditions de distribution par Orange de ses chaînes de la TNT gratuite et de leur replay. Faute d'accord, Orange pourrait être amené à cesser la distribution des chaînes BFMTV, RMC Découverte et RMC Story sur ses réseaux".
Outre cette bataille entre opérateurs, Orange a décidé de s'attaquer à l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Selon les informations du 'Monde', "Orange a déposé, jeudi 29 août, une requête devant le Conseil d'Etat pour une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ciblant le régulateur des télécoms. L'ex-France Télécom y conteste une mise en demeure reçue du régulateur le 18 décembre 2018, qu'il souhaite faire annuler, estimant que les principes de séparation des pouvoirs et d'impartialité garantis par la Constitution ne sont pas respectés au sein de l'Arcep".
Bouygues consolide ce soir de 0,3% et Pernod Ricard de 0,4%.
Devoteam plonge de 17,3%. Les prévisions du groupe en matière de marge bénéficiaire ont refroidi les investisseurs. Du côté des brokers, Société Générale confirme son avis acheteur mais ramène son objectif de 119 à 106 euros. Oddo BHF, également à l'achat, ajuste son cours-cible de 132 à 120 euros. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 184,7 millions d'euros au 2ème trimestre 2019. Au 1er semestre, le chiffre d'affaires se monte à 373,3 ME avec une marge d'exploitation de 9%. Elle est impactée temporairement par les processus d'intégration des récentes acquisitions. Le résultat opérationnel s'élève à 31,9 ME en progression de +10,7% par rapport à l'année précédente. Devoteam maintient ses objectifs de CA de 774 ME et 12% de croissance organique. Le groupe prévoit une marge opérationnelle ramenée autour de 10,3% sur l'année.
Iliad perd encore 5,5%, après une chute de 6,3% hier dans le sillage de sa publication semestrielle. L'opérateur télécoms a vu son chiffre d'affaires progresser, mais il a enregistré de nouvelles pertes d'abonnés en France et le développement en Italie pèse sur ses comptes. Iliad, qui est en passe de céder une partie de ses tours mobiles en France et en Italie à l'Espagnol Cellnex, a par ailleurs annoncé un accord avec le fonds français d'infrastructures InfraVia en vue de lui céder une part majoritaire dans son réseau de fibre optique en dehors des zones denses.