Devises : l'euro accuse le coup face au dollar
- 13
L'euro pique encore du nez face au dollar, sous les 1,07$ entre banques...

(Boursier.com) — L 'euro pique encore du nez face au dollar, sous les 1,07$ entre banques. L'annonce d'indicateurs de conjoncture déprimés en Chine renforce l'appétit pour le billet vert qui bénéficie de son statut de valeur refuge. A l'inverse, l'annonce d'un net ralentissement de l'inflation en Espagne puis en France soutient l'idée que la flambée historique des prix sur le Vieux continent s'estompe et que les hausses de taux d'intérêt de la BCE pourraient bientôt prendre fin.
Dans un entretien accordé au 'Financial Times', la présidente de la FED de Cleveland a par ailleurs déclaré qu'elle ne voyait aucune "raison impérieuse" pour suspendre les hausses de taux d'intérêt, en particulier à la suite de l'accord sur le plafond de la dette. Loretta Mester a repoussé l'idée que des preuves supplémentaires sont nécessaires à partir de données économiques avant de réaliser un nouveau tour de vis. La seule raison de sauter une augmentation des taux lorsqu'il est clair qu'un resserrement supplémentaire est nécessaire serait la volatilité extrême du marché ou un autre choc, a-t-elle souligné. "Je ne vois pas vraiment de raison impérieuse de faire une pause - c'est-à-dire d'attendre d'avoir plus de preuves pour décider quoi faire". La dirigeante a ajouté que l'accord sur la limite de la dette conclu au cours du week-end supprime "une grande partie de l'incertitude concernant l'économie".
La publication d'un solide indice de confiance pour le mois de mai aux Etats-Unis a renforcé les attentes d'une nouvelle hausse des taux de la Fed le mois prochain. Selon l'outil Fedwatch du CME Group, les marchés évaluent désormais à 67% les chances d'un tour de vis de la Fed de 25 points de base le 14 juin.
En Europe, si l'essoufflement de la croissance globale des prix sera bien accueilli par la BCE et les gouvernements, les pressions sous-jacentes ne diminuent pas aussi rapidement et continuent d'être un casse-tête. Cité par 'Bloomberg', le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a indiqué la semaine dernière que l'inflation sous-jacente "fait preuve de persistance" et que les services deviendront probablement la principale force motrice des prix. S'exprimant après les données du jour, il a décrit la composition de la croissance des prix comme encourageante, affirmant que la baisse signifie qu'il est "probable que nous ayons dépassé le pic". "Cela peut sans doute être attribué en partie aux premiers effets de la transmission de la politique monétaire", a-t-il déclaré.
Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a lui affirmé que les données de l'Espagne et de la France sont positives, mais que la bataille n'est pas gagnée. "Je ne pourrais pas dire que la victoire soit là pour autant... Je pense que nous sommes sur la bonne trajectoire et nous devons regarder très attentivement l'évolution de l'inflation sous-jacente".
En forte baisse de 0,69% à 1,0661$, l'euro évolue au plus bas depuis plus de deux mois face à la monnaie de l'oncle Sam.