"La crypto a perdu sa bataille contre la monnaie fiduciaire", affirme le patron de la BIS

(Boursier.com) — La crypto a perdu sa bataille contre la monnaie fiduciaire. Beaucoup ne partagent sans doute pas cet avis mais pour Agustin Carstens, directeur de la Banque des règlements internationaux, il n'y a aucun doute. "Cette bataille a été gagnée", a déclaré le dirigeant dans une interview accordée à 'Bloomberg TV' mercredi. "Une technologie ne fait pas de l'argent de confiance".

Le secteur des actifs numériques panse toujours ses plaies après la terrible année 2022 marquée par l'effondrement de la plateforme FTX de Sam Bankman-Fried, qui s'est transformé en l'une des affaires d'entreprise les plus médiatisées de l'histoire des États-Unis. L'industrie a vu sa valorisation globale fondre de 2.000 milliards de dollars l'an passé, et malgré un sursaut en ce début 2023, le marché est encore très loin d'avoir récupéré ses pertes. L'effondrement des devises numériques, une série de faillites connexes et la perte de confiance de certains investisseurs ont sapé l'affirmation selon laquelle les jetons numériques peuvent être utilisés comme réserves de valeur et moyens d'échange.

"Seule l'infrastructure juridique et historique derrière les banques centrales peut donner une grande crédibilité" à l'argent, a souligné A.Carstens, ajoutant qu'il s'attend à une "déclaration forte" du G20 pour une réglementation renforcée du secteur des actifs numériques. La crypto est une activité financière qui ne peut vraiment exister que "sous certaines conditions". Le dirigeant a néanmoins affirmé que les monnaies numériques développées par les Banques centrales - ou CBDC - et les dépôts symboliques peuvent contribuer à l'efficacité de l'industrie. Il a proposé le modèle d'une blockchain unifiée dans le cadre d'un partenariat public-privé où une BC renforce la confiance dans les CBDC.

Quant aux stablecoins, qui ont également fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois, A.Carstens a indiqué que les régulateurs doivent s'assurer qu'ils ne nuisent pas aux investisseurs et aux consommateurs ou ne fragmentent pas le système monétaire.

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