"Shrinkflation" : une loi entrera en vigueur "dès le mois de novembre", annonce Elisabeth Borne
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"Dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus tromper le consommateur", a expliqué la Première ministre.

(Boursier.com) — Vers la fin de la "shrinkflation" dans les supermarchés ? Alors que certains géants de l'industrie alimentaire ont déjà été pointés du doigt en France pour avoir réduit la quantité de leurs produits dans les emballages sans pour autant réduire les prix, une loi serait en préparation pour interdire cette pratique trompeuse. La Première ministre, Elisabeth Borne, a assuré au 'Parisien' que cette réglementation s'appliquerait au mois de novembre prochain.
"Nous allons l'interdire... Dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus tromper le consommateur", a expliqué la cheffe du gouvernement au quotidien, jugeant le procédé "choquant".
Pour rappel, la "shrinkflation", un néologisme construit à partir du verbe anglais "shrink" signifiant "rétrécir", désigne une stratégie commerciale qui consiste à réduire les portions dans un emballage tout en maintenant le produit au même prix, voire en l'augmentant...
Plutôt "début 2024" selon Bruno Le Maire
Lundi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait évoqué cette mesure... "Nous passerons par un texte législatif pour obliger les industriels, lorsqu'ils réduisent le contenant, à l'afficher de manière claire", a estimé le locataire de Bercy. "Il faut le faire de manière obligatoire et contraignante, sinon je me doute bien que les industriels risquent fort de ne pas respecter", a souligné le ministre, qui vise, de son côté, une interdiction de cette pratique "début 2024" pour laisser "le temps de le notifier à la Commission européenne".
Début septembre, Bruno Le Maire s'était déjà insurgé contre les entreprises agroalimentaires qui continuent à adopter cette méthode... "C'est une arnaque, c'est scandaleux !", avait-t-il dénoncé sur 'franceinfo'. Si cette pratique "a toujours existé", elle "se multiplie et nous ne sommes pas là pour remplir les poches des géants industriels, nous sommes là pour permettre aux Français de vivre décemment et de pouvoir se payer ce dont ils ont besoin, notamment en termes de produits alimentaires", avait-il estimé...
Carambar, Côte d'Or, Daco Bello, Herta et Rana mis en demeure
Dernièrement, 'BFMTV' a dévoilé une liste de produits commercialisés dans les grandes surfaces qui sont particulièrement touchés par ce procédé. Parmi eux, le sac de croquettes Pedigree Vitalité Adultes volaille ou boeuf, qui est passé de 16,67 euros à 24,90 euros, malgré une réduction de la quantité contenue (de 10 à 7 kg). Cela équivaut à un prix au kilo de 3,56 euros, en hausse par rapport à l'ancien prix de 1,67 euro (+113,17%).
D'autres produits sont également touchés par la "shrinkflation", comme la boîte de pommes rissolées de la marque Findus, passant de 2,24 euros à 3,27 euros alors que le conditionnement a été réduit de 0,6 à 0,59 kg, soit un prix au kilo de 6,26 euros, contre 3,73 euros auparavant (+67,83%).
Fin juin, les associations Foodwatch et Zero Waste France ont annoncé avoir mis en demeure Carambar, Côte d'Or, Daco Bello, Herta et Rana en raison de leurs emballages contenant plus de 50% de vide. Elles ont appelé les marques à changer le conditionnement de produits qu'elles commercialisent, jugé surdimensionné par rapport au contenu...