Quelles conséquences en Argentine après la large victoire du candidat ultralibéral Javier Milei ?
Les marchés argentins sont fermés ce lundi en raison d'un jour férié et l'impact de la victoire de Javier Milei ne se fera pleinement ressentir que mardi.

(Boursier.com) — C 'est une victoire écrasante !... Javier Milei a remporté le second tour de l'élection présidentielle organisé dimanche en Argentine face au ministre de l'Economie, le péroniste Sergio Massa. Les électeurs ont donc choisi de miser sur cette figure antisystème pour lutter contre l'inflation, la pauvreté et relancer l'économie.
Les résultats préliminaires font état d'une victoire de Javier Milei avec environ 56% des suffrages, contre 44% pour Sergio Massa, un écart plus important qu'anticipé. "Le modèle de la décadence est arrivé à sa fin, il n'y a pas de retour possible", a dit Javier Milei dans un discours après la diffusion des résultats, tout en admettant que des défis importants l'attendaient, citant l'inflation, le chômage et la pauvreté. "La situation est grave et il n'y a pas de place pour des demi-mesures tièdes", a-t-il déclaré...
MILEI PRESIDENTE DE TODOS LOS ARGENTINOS Se LIBERTAD. Va dificil, mandato. Apuesto años notable. Inflación más actuales. — Agustín Etchebarne (54% Juntos por la Libertad) (@aetchebarne), via Twitter
Pression à la baisse sur le peso
La victoire de l'économiste ultra-libéral Javier Milei devrait exercer une pression à la baisse sur le peso mais pourrait être mieux perçue par les détenteurs d'obligations, estiment des analystes. Les marchés argentins sont fermés ce lundi en raison d'un jour férié et l'impact de la victoire de Javier Milei ne se fera pleinement ressentir que mardi...
"À court terme, les obligations vont réagir positivement mais nous nous attendons à des pressions sur le marché des changes en raison de l'incertitude qui règne jusqu'au 10 décembre", estime Juan Manuel Pazos, économiste chez TPCG à Buenos Aires, en référence à la date d'entrée en fonction de Javier Milei...
Plan d'austérité
Pour Walter Stoeppelwerth, stratège chez la société de gestion Gletir, Javier Milei devrait rester sur ses positions, malgré les craintes réelles des électeurs concernant les conséquences d'un plan d'austérité : "Le facteur déterminant est l'engagement budgétaire. Si Milei peut convaincre le marché que la tronçonneuse (la discipline budgétaire) est le coeur et l'âme de sa présidence, les obligations se redresseront", a-t-il déclaré. "S'il s'oriente vers l'unification de la monnaie, c'est également un point positif. Il ne peut pas être équivoque", a-t-il expliqué à l'agence de presse Reuters.
Difficultés
L'Argentine est l'un des principaux exportateurs mondiaux de céréales, mais aussi le quatrième producteur de lithium pour batteries électriques... Son offre de pétrole et de gaz de schiste attire par ailleurs l'intérêt de l'Asie vers l'Europe. Mais le pays est également le plus grand débiteur - et de loin - du Fonds monétaire international (FMI), avec un programme de prêts de 44 milliards de dollars, ainsi que d'énormes dettes internationales auprès des détenteurs d'obligations et une importante ligne de swap de devises avec la Chine.
Pour redresser la barre, Javier Milei propose donc une dollarisation du pays. L'idée est de remplacer totalement sa monnaie par le dollar américain : "Le Panama, le Salvador ou l'Equateur sont des pays dollarisés, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de monnaie propre et utilisent le dollar américain... Le Monténégro utilise quant à lui l'euro (le terme 'euroisé' n'est pas fréquemment utilisé), explique dans une note le cabinet Asterès. En adoptant le dollar, la banque centrale d'Argentine (Javier Milei propose de la supprimer) ne pourrait plus créer de monnaie, ce qui mettrait un coup d'arrêt à la hausse de la quantité de monnaie et donc de l'inflation".