Bruxelles cible les déséquilibres macroéconomiques de la France
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La Commission revient sur le manque de compétitivité du pays...

(Boursier.com) — La France, comme douze autres pays européens, a fait l'objet d'une enquête approfondie de la Commission européenne en raison de ses déséquilibres marcroéconomiques. "Si la France fait partie des quelques États membres de l'UE ayant évité une récession en 2010 et 2011, la résistance de son économie a été mise à rude épreuve et un certain nombre de déséquilibres internes et externes sont apparus au cours de ces dernières années", explique l'organe exécutif européen. Bruxelles s'inquiète particulièrement de son manque de compétitivité et de la rigidité de son marché du travail.
Poids de la dette
La dette du pays, qui a atteint un record fin 2012 à 1.833,8 milliards d'euros soit 90,2% du PIB, pourrait fortement peser sur l'économie. Elle engendre le paiement d'intérêts, qui pourrait se traduire par de nouvelles hausses d'impôts, particulièrement pénalisantes pour les entreprises déjà en mal de compétitivité...
Parts de marché en chute libre
Entre 2006 et 2011, les parts de marché à l'exportation de la France ont chuté de 11,2%, souligne la Commission, et ce, en raison de la progression du coût unitaire du travail qui a mis les entreprises sous pression. "Pour limiter la hausse des prix à l'exportation, elles ont réduit leurs marges, surtout dans l'industrie manufacturière", explique Bruxelles. Les entreprises n'ont donc pu consacrer leurs ressources à l'amélioration de la compétitivité "hors coût" comme l'innovation par exemple. Le faible nombre d'entreprises exportatrices en France, ainsi que leur petite taille ont également contribué à la perte de parts de marché. Bruxelles note cependant que le Crédit d'impôt compétitivité pour l'emploi (CICE) va dans le bon sens.
Rigidité et coût du travail
Autre point faible de la France : "les rigidités sur le marché de l'emploi freinent la capacité d'ajustement des entreprises à l'économie", alors que les charges sociales qui pèsent sur le travail ont contribué à la hausse du coût de la main d'oeuvre. Sur ce point, la Commission reconnaît les récents efforts réalisés : l'accord national sur l'emploi, censé être un compromis entre la sécurité des salariés et la flexibilité des entreprises, est un premier pas essentiel. Le projet de loi qui en émane a d'ailleurs été adopté mardi par l'Assemblée nationale.
Les réformes engagées ne suffiront pas à redresser la France, conclut Bruxelles qui appelle à la mise en oeuvre de solutions supplémentaires. Paris doit notamment porter une attention particulière à l'endettement des entreprises, afin qu'il n'entrave pas leur capacité à innover...