Automobile : vers une "amplification" de la grève des ouvriers aux Etats-Unis ?
Depuis vendredi dernier, les salariés des trois constructeurs automobiles historiques, General Motors, Ford and Stellantis, ont débrayé à l'appel du syndicat United Auto Workers...

(Boursier.com) — La grogne monte d'un cran !... Alors que les Etats-Unis connaissent une grève historique, touchant les trois plus gros constructeurs automobiles, le mouvement entamé la semaine dernière pourrait prendre de l'ampleur si de meilleures offres ne sont pas présentées, a averti dimanche le président du syndicat United Auto Workers (UAW)
"Si nous sommes dans cette situation, c'est parce que les trois grandes entreprises ont choisi d'attendre. Elles ont choisi de ne pas négocier pendant les huit semaines dont nous disposions. Nous avons commencé en juillet et nous leur avons dit à l'époque de ne pas attendre la dernière minute, sinon elles se retrouveraient en mauvaise posture", a rappelé Shawn Fain sur la chaîne 'CBS'.
"Malheureusement, ils ont choisi d'attendre la dernière semaine pour commencer à discuter sérieusement, et c'est là que nous en sommes... Et si nous n'obtenons pas de meilleures offres et si nous ne nous occupons pas des besoins des membres, nous allons encore amplifier la situation", a-t-il prévenu...
Près de 12.700 travailleurs en grève
Depuis vendredi dernier, les salariés des trois constructeurs automobiles historiques, General Motors, Ford et Stellantis, ont pour rappel débrayé à l'appel de l'UAW, qui demande une augmentation des salaires et une plus grande sécurité de l'emploi alors que le secteur effectue sa transition vers les véhicules électriques. Près de 12.700 travailleurs sont en grève dans trois usines du Big Three de l'industrie automobile dans le Michigan, l'Ohio et le Missouri qui produisent notamment la Ford Bronco, la Jeep Wrangler et la Chevrolet Colorado.
#UAW Local 598 showing solidarity. Union power!#StandUpUAW pic.twitter.com/Z8WWLuLUcr — UAW (@UAW), via Twitter
Selon le chef du syndicat des ouvriers du secteur, ces entreprises ont réalisé "un bénéfice de 250 milliards de dollars au cours des dix dernières années, dont 21 milliards de dollars rien qu'au cours des six derniers mois". "Malgré cela, les salaires et les conditions de travail de nos travailleurs ont régressé", a-t-il dénoncé...
Samedi, l'UAW avait indiqué avoir eu des "discussions productives" avec les représentants de Stellantis, maison mère de Chrysler. Des discussions devaient se poursuivre dimanche entre les grévistes et General Motors ainsi que ce lundi avec Stellantis. Le constructeur automobile a indiqué samedi avoir amélioré son offre, proposant une hausse de 20% des salaires pour la nouvelle convention d'une durée de quatre ans avec une hausse immédiate de 10%. Une proposition qui correspond à celles de Ford et General Motors.
Une hausse de 40% sur les quatre prochaines années réclamée
L'UAW demande une augmentation de 40% sur les quatre prochaines années, avec une hausse immédiate de 20%. Samedi, Stellantis avait fait savoir qu'elle avait rejeté la proposition de reprendre l'activité de l'usine de Belvidere, dans l'Illinois, qui avait été mise à l'arrêt en février en raison des coûts liés à la production de véhicules électriques. Dimanche, le constructeur a indiqué sa volonté de négocier l'avenir de l'usine de l'Illinois.
Vendredi, Ford avait annoncé la mise en chômage temporaire de 600 salariés dans une usine du Michigan en raison de l'impact de la grève, tandis que General Motors avait informé 2.000 employés que leur usine au Kansas resterait fermée les lundi et mardi...