
Olivier Novasque PDG de Sidetrade
“Amalto, une opportunité extraordinaire pour Sidetrade
Boursier.com : Quels sont les effets de la crise sanitaire sur votre activité ?
O.N. : 2020 restera l'année où le modèle économique de beaucoup d'entreprises a été passé au révélateur. D'une part, Sidetrade a démontré la résilience de son modèle SaaS et a réalisé un exercice 2020 record salué par une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires à 14%. Avec 89% de revenus récurrents, nos clients sont principalement des grandes entreprises et s'engagent en moyenne sur des périodes initiales de 38,1 mois en moyenne, renouvelable pour des périodes identiques, ce qui est un gage de visibilité sur l'activité. D'autre part, l'offre de Sidetrade visant à gérer l'Order-to-Cash des entreprises a été mis sur le devant de la scène par le contexte sanitaire du covid-19. La hausse historique des retards de paiement durant cette période inouïe (jusqu'à 38% d'impayés en France mi-mai 2020 selon le tracker Sidetrade - BFM Business), outre ses conséquences économiques délétères, aura rappelé aux entreprises l'urgence de digitaliser leurs processus métier. L'offre de Sidetrade est en parfaite adéquation avec cet enjeu de trésorerie et de transformation numérique. Nous avons assisté à un véritable bond de la demande : les directions financières se mettant en ordre de marche pour gagner la bataille du cash, et accélérer la transformation digitale sur l'Order-to-Cash.
Boursier.com : Qu'en est-il de la profitabilité ?
O.N. : La stratégie de Sidetrade a toujours été marquée par un souci d'équilibre entre investissements et rentabilité. A ce titre, le nouveau plan stratégique, appelé Fusion100, que nous avons annoncé fin janvier, témoigne de ce souci constant. Ce plan, qui vise à atteindre 100 M$ de chiffre d'affaires en 2025 avec un CAGR entre 20% et 25% (contre 15% en moyenne pour les deux derniers exercices), se décline autour de trois piliers. Le premier pilier demeure évidemment l'innovation : l'objectif est de maintenir notre avance en matière d'Intelligence Artificielle et de compléter les fonctionnalités de notre plateforme afin d'offrir la solution la plus complète du marché. Pour ce faire, nous investissons 14MEUR en R&D sur les 24 prochains mois. Le second pilier est l'expansion géographique avec un doublement de notre force de vente en Europe afin de renforcer notre position de leader et le lancement de nos opérations aux Etats-Unis. Enfin, dernier pilier, nous accélérons notre expansion via de la croissance externe.
Boursier.com : En quoi l'acquisition d'Amalto sert-elle votre plan stratégique Fusion100 ?
O.N. : Amalto est un spécialiste SaaS de la dématérialisation des flux financiers inter-entreprises en Amérique du Nord. Il s'agit d'une opportunité extraordinaire car nos deux sociétés sont très complémentaires, le potentiel de synergies commerciales est donc très important : d'une part, Amalto vient enrichir la plateforme de Sidetrade avec de nouvelles fonctionnalités dans le domaine de la dématérialisation des commandes et des factures clients ; d'autre part, avec la base clients d'Amalto constituée d'une quarantaine de grands comptes US, Sidetrade va accélérer son développement sur le continent américain, marché hyper-stratégique pour l'Order-to-Cash et évalué à 5 Md$. En parallèle, Sidetrade est désormais en mesure d'accompagner l'évolution de la réglementation européenne dans le domaine de la facturation électronique, qui deviendra prochainement obligatoire. Au niveau des chiffres, Sidetrade acquiert 100% du capital d'Amalto pour 16 M$ en numéraire. Avec une technologie innovante, les capitaux nécessaires et un marché en forte croissance, nous avons tous les atouts pour devenir un champion mondial.
Boursier.com : Un adossement de Sidetrade à un autre acteur est-il possible ?
O.N. : Nous sommes sur un marché en pleine effervescence où tout est possible. Nous sommes pour le moment concentrés sur l'exécution de notre plan Fusion100, et venons de démontrer que nous avions les moyens de nos ambitions. Nous avons d'ailleurs à ce titre indiqué que nous prévoyions de financer l'acquisition d'Amalto via une dette bancaire afin de garder intacte notre trésorerie de 24 ME y compris les actions auto-détenues, en vue d'éventuelles nouvelles acquisitions.