Boursier.com : Quel est le métier d'Invibes ?

N.P : La publicité digitale s'est longtemps appuyée sur des bannières peu visibles et générant un taux de clics réduit. Elle a ensuite utilisé des fenêtres qui ennuient l'internaute... Pour sa part, Invibes exerce une seule activité avec des publicités insérées dans le contenu des sites. Ce format dit in-feed constitue une offre publicitaire réellement innovante et attrayante. Grâce à notre technologie, nous assurons aux marques de toucher les utilisateurs les plus pertinents. Nos clients sont des agences de publicité et des annonceurs...

Boursier.com : Choisissez-vous les sites avec lesquels vous collaborez ?

N.P. : Nous ne travaillons qu'avec les sites premium. Nous éliminons ainsi les blogs, les sites personnels... Notre base comprend 1.600 sites en Europe dont 250 en France. Les formats in-feed fonctionnent selon un système d'enchères en temps réel...
Boursier.com : Qui sont vos concurrents ?

N.P. : C'est Facebook qui a été le premier à mettre au point les formats in-feed. Invibes s'est lancé juste après cette invention. Notre grand compétiteur est Teads, une société qui dépend du groupe Altice.

Boursier.com : Vous avez longtemps connu une forte croissance...

N.P. : Avant la crise sanitaire, Invibes affichait une croissance moyenne de 50% par an. 2020 a été une année spéciale avec un très fort coup de frein au second trimestre suivi d'une forte reprise. Nous avons d'ailleurs connu une hausse des revenus de 100% en 2021 avec la primauté de la digitalisation, de la vente en ligne, du streaming... Cette dynamique nous a permis de lever 17 ME en 2022...

Boursier.com : Le marché s'est depuis retourné, qu'en est-il aujourd'hui ?

N.P. : A partir de l'été 2022, les problématiques liés au pouvoir d'achat, à l'inflation et à l'énergie ont conduit à un repli prononcé des dépenses marketing. Sur le premier trimestre 2023, les revenus d'Invibes ont baissé de 6%... Malgré les incertitudes actuelles, nous comptons renouer avec un Ebitda positif sur l'exercice 2023.