
Nawal Ouzren DG de Sensorion
“L'intérêt de nos actionnaires ne consiste pas à mettre en oeuvre des financements dilutifs
Boursier.com : Les résultats intermédiaires publiés pour le SENS-401, préfigurent-ils de bons résultats finaux ?
N.O. : Le candidat médicament SENS-401 avait montré un potentiel de traitement et de prévention de la perte de l'audition dans les résultats pré-cliniques sur une population de patients particulière car souffrant de surdité profonde avec un implant cochléaire. Cochlear, leader sur le marché des marché, a estimé qu'une combinaison avec un médicament était intéressante à étudier pour établir si une partie de l'audition résiduelle pouvait être préservée... Nous avons communiqué des données préliminaires et les résultats préliminaires publiés ce mois-ci montrent une différence de 20 décibels, ce qui correspond à un écart notable! En effet, les patients traités avec SENS-401 perdent seulement 12 décibels de leur audition résiduelle en moyenne, six semaines après l'implantation, et les patients non traités perdent 33 décibels, en moyenne...
Boursier.com : A quel horizon attendez-vous les résultats finaux ?
N.O. : L'étude se termine au premier semestre 2024. Ce sera un moment important pour Sensorion, sachant que notre partenaire Cochlear disposera de trois mois dans la foulée pour prendre ou non la licence. Il y aura probablement une phase III, mais il est encore trop tôt pour définir les responsabilités de chaque acteur durant cette possible phase.
Boursier.com : Comptez-vous lever des fonds prochainement?
N.O. : Nous travaillons sur différents scénarios de financement... Je fais confiance à nos actionnaires principaux, Invus et Sofinnova pour oeuvrer à la continuité de la société. Et leur intérêt, avec 53% du capital, ne consiste pas à mettre en oeuvre des financements dilutifs. A ce stade, nous disposons de suffisamment de trésorerie pour terminer l'année. Mais, indéniablement, le cash-burn est important avec les deux études cliniques de SENS-401, ainsi que l'étude de thérapie génique.
Boursier.com : Où en êtes-vous de la deuxième étude clinique concernant le SENS-401?
N.O. : Nous communiquerons des résultats intermédiaires d'ici la fin d'année. Nous ciblons dans cette étude une autre population sensible : des patients ayant perdu l'audition suite à un traitement en chimiothérapie. Le marché visé concerne 500.000 patients chaque année traités en chimio aux Etats-Unis et Europe.
Boursier.com : Quid de la thérapie génique?
N.O. : Nous avons soumis une demande d'autorisation clinique pour un programme de thérapie génique. L'inclusion et l'injection du premier patient sont prévues pour le début d'année 2024. Avec la thérapie génique, on estime être en mesure de constater, un mois ou deux après l'injection, si l'audition est restaurée ou pas. Si la thérapie génique a déçu dans certains domaines, il y a bien deux organes pour lesquels elle doit apporter des avancées : l'oeil et l'oreille. Le nombre de cellules concernées est en effet très faible pour l'oreille.