
David Dayan PDG de Showroomprivé
“Encore un certain nombre de relais de croissance non exploités par Showroomprivé
Boursier.com : L'exercice 2022 semble s'être déroulé en deux temps pour Showroomprivé qui renoue avec la croissance au S2...
D.D. : L'année 2022 s'est en effet réalisée en deux temps avec un premier semestre plus difficile. En revanche, le deuxième semestre nous permet de renouer avec la croissance, ce qui valide l'orientation stratégique prise. La montée en gamme de nos offres, avec l'arrivée de belles marques a permis de faire progresser le panier moyen, la diversification des relais de croissance à travers notre régie médias, mais aussi via le voyage qui a progressé de 69%, ou encore la marketplace qui a doublé ses revenus. The Bradery a aussi apporté sa pierre à l'édifice. Concernant la rentabilité, nous avons réussi à la préserver ce qui est une satisfaction. Nous avons su piloter nos coûts et cela démontre que notre modèle est solide.
Boursier.com : En sous-jacent, la question de l'inflation se pose. Votre modèle permet au consommateur de trouver des prix moins chers, mais d'un autre côté elle a pesé sur vos coûts...
D.D. : Notre positionnement consiste à présenter au consommateur des belles marques à des prix abordables. Ce qui fait sens dans un moment de tension sur le pouvoir d'achat des français. Cela attire des clients aussi sensibles à des produits de déstockage s'inscrivant dans une économie circulaire. Les marques s'adressent aussi à nous car intéressées par les services que nous leur proposons et par l'élargissement de leur clientèle notamment pour leurs invendus. De notre côté, si l'inflation a pesé au premier semestre, nous avons su maîtriser nos coûts sur la deuxième moitié d'année.
Boursier.com : Dans le cas de figure d'une récession en 2023, votre modèle, lié à la conjoncture économique, serait-il toujours résilient?
D.D. : Le deuxième semestre en croissance le prouve. Nos coûts sont maîtrisés et nous proposons de plus en plus de marques premium. Les clients sont fidèles et le panier moyen augmente. Notre feuille de route, "ACE" pour Adapter, Consolider, Expansion, s'adapte totalement aux contraintes d'inflation et de pouvoir d'achat actuelles
Boursier.com : Par quoi passe le "E" d'expansion ?
D.D. : Il y a un certain nombre de terrains de jeux sur lesquels nous souhaitons nous développer : l'international qui ne représente que 18% du chiffre d'affaires. Nos leviers de croissance sont importants en Espagne, au Portugal, en Belgique. Mais aussi via les nouveaux métiers : Retail media, voyages, market place. Nous n'avons pour le moment pas de cible d'acquisition en vue mais nous disposons d'une trésorerie de 80 millions d'euros qui nous permettrait d'en réaliser une si une bonne cible se présentait". En organique, avec The Bradery et Beauté Privée, qui ne sont qu'en France, nous avons encore beaucoup à faire.
Boursier.com : La question des difficultés d'approvisionnement est-elle résolue?
D.D. : C'est derrière nous. Aujourd'hui, les marques disposent de beaucoup de marchandises et ont des stocks importants. Et nous les accompagnons pour les aider à réaliser des ventes on-line dans un contexte d'inflation. Les volumes sont revenus à la normale, le Covid étant loin, le coût du fret est de nouveau abordable et les supplychains rétablies. Ce n'était pas le cas début 2022 et au premier semestre nous avions dû payer un peu cher pour nous assurer des approvisionnements. Le deuxième semestre nous a en revanche permis d'écouler les stocks tout en diminuant les achats. Le flux est désormais normalisé.
Boursier.com : Comment se déroule le début d'exercice et qu'anticipez-vous pour 2023?
D.D. : La dynamique est bonne et tous les leviers de notre feuille de route sont actionnés. Nous sommes confiants et travaillons pour améliorer notre rentabilité.