
Christophe Carniel PDG de Vogo
“Notre chiffre d'affaires augmente plus rapidement que nos charges et mécaniquement la rentabilité suit
Boursier.com : Vogo a dégagé un EBITDA positif en 2022. Est-ce pérenne?
C.C. : Il faut souligner que cet EBITDA est très positif pour l'entité française, positif pour la filiale britannique, mais encore volontairement dans le rouge pour notre filiale américaine qui a nécessité beaucoup d'investissements l'an passé. Depuis trois ans, notre chiffre d'affaires augmente plus rapidement que nos charges et mécaniquement la rentabilité suit.
Boursier.com : Il faut encore être patient pour le résultat d'exploitation et le résultat net...
C.C. : Notre objectif consiste évidemment à ce que le résultat d'exploitation et le résultat net passent dans le vert!
Boursier.com : Quel besoin de développement vient financer la récente augmentation de capital au profit d'Abeo?
C.C. : Notre partenaire Abeo, avec qui nous avons déjà une coentreprise en commun, a voulu faire un bout de chemin supplémentaire avec Vogo et contribuer aux besoins : tout d'abord ceux concernant notre développement international, notamment sur le continent nord américain; mais aussi ceux liés à notre poursuite de notre stratégie d'innovation, en l'occurrence sur le sujet de la commotion cérébrale dans le sport.
Boursier.com : Quel est le niveau de la participation d'Abeo au capital de Vogo ?
C.C. : Abeo détient, à l'issue de l'opération, 17,50% du capital de Vogo. Le prix de revient de 5,75 Euros prouve leur confiance et matérialise la forte décote de notre titre aujourd'hui.
Boursier.com : Comment l'expliquez-vous ?
C.C. : Nous restons hélas un petit "dossier" avec peu de volumes sur le titre aux yeux des investisseurs. Nous devons nous concentrer sur notre travail, faire nos preuves et délivrer des résultats. L'opération avec Abeo nous fait penser que la capitalisation boursière se décorrèle de la vraie valeur de l'entreprise.
Boursier.com : Quelles sont vos priorités 2023 ?
C.C. : Le déploiement géographique de notre activité, sur un marché désormais mondial. Nous voulons accélérer en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, mais nous regardons aussi ce qu'il se passe en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Un autre défi : les grands événements sportifs à venir comme les JO 2024 à Paris. Enfin, l'innovation, avec pour objectif de sortir rapidement des produits autour de ce sujet de la commotion cérébrale qui suscite une prise de conscience et de plus en plus de réflexions.
Boursier.com : La question de l'approvisionnement en composants est-elle toujours problématique ?
C.C. : Le sujet, qui a eu un impact important en 2022, n'est pas complètement résolu. Notre stock a sensiblement augmenté lors des 18 derniers mois. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de surstocker. La pénurie et l'inflation liée est derrière nous. Nous avons aussi multiplié nos sources d'approvisionnements et avons rapatrié notre production en France. Nous maitrisons donc mieux les choses.